Anouar Maarouf, ministre des Technologies de la Communication et de l’Économie numérique, a procédé hier à une présentation de l’évolution de la Stratégie Nationale Numérique approuvée par le Conseil ministériel stratégique et le Chef du gouvernement.
Anouar Maarouf a dressé un état des lieux mitigé et a présenté la voie nouvelle que devra emprunter la Tunisie pour faire aboutir tous ses projets et entrer dans l’ère numérique, essentielle à son épanouissement économique, social et administratif.
Cette stratégie nationale s’inscrit dans le cadre d’une vision basée sur une démarche structurante. Lors de la préparation de cette stratégie, un diagnostic a été établi avec les directeurs des structures au sein du ministère. Le ministre a procédé à une analyse de l’existant. Insuffler la dynamique nécessaire au développement du secteur, tel est le principal objectif, a fait remarquer le ministre.
Pourquoi les projets de la stratégie « Tunisie numérique » n’avancent pas ? Pour répondre à cette question, le ministre et son équipe ont pointé du doigt la non-mise en œuvre des projets déjà identifiés dans la stratégie « Tunisie numérique 2018 » arrêtée en 2015. « Cette stratégie a été fixée dans le cadre d’un plan quinquennal. Qu’on se le dise, parler de plan quinquennal ne veut rien dire aujourd’hui. Cela remonte à l’époque de l’Union soviétique », regrette le ministre.
75% des 72 projets identifiés depuis 2012 sont restés au stade d’idées. 20% de ces projets sont en cours de réalisation. Au final, seulement 5% des projets ont été réalisés.
Avec l’apparition de nouvelles formes de travail, des outils de mobilité, des plateformes numériques et l’ubérisation de l’économie, le digital s’est révélé être un levier de croissance et de développement. L’objectif de la Stratégie nationale numérique consiste à hisser le positionnement de la Tunisie au 40e rang mondial (81e en 2015), 1ère en Afrique et quatrième dans le monde arabe en matière des TIC et du numérique. Cette stratégie vise également à créer 80 000 postes d’emploi à l’horizon 2020. Notons que 6200 postes d’emploi réels ont été créés en 2015.
Les principales problématiques de la faible capacité d’exécution des projets et de croissance du secteur sont liées également à la gouvernance, au financement et aux ressources humaines. Une responsabilité diluée, une absence de légitimité transverse et une instance de pilotage inefficace sont les principaux facteurs qui influencent la gouvernance, élément nécessaire pour la réalisation des projets.
Primordial pour le développement du secteur, le Fonds TIC a été handicapé par la lenteur du versement des fonds nécessaires et par un décret de gestion controversé.Ce qui a plombé l’autonomie financière escomptée par la création de ce fonds.