Tout a été dit ou presque à propos de la lutte contre la corruption qui demeure au point mort. Cela fait des mois que le secrétaire général du parti Machrou3 Tounes, Mohsen Marzouk, en parle.
Rencontré lors d’un débat ayant pour thème « l’UMA uni pour vaincre le terrorisme », Mohsen Marzouk a souligné que le problème n’est pas lié à la volonté politique, mais à la concrétisation des objectifs.
Il précise : « D’ailleurs, rien ne se fera ni dans la lutte contre la corruption ni dans le volet sécuritaire en particulier le retour des terroristes. Où en est l’efficacité de la gouvernance ? La guerre contre la corruption a été souvent déclarée d’une façon théâtrale par le gouvernement, mais sur le terrain le résultat est le même. Ce sont les mauvaises pratiques qui prospèrent. Ce qui tarde malheureusement à se concrétiser. Or si on veut lutter contre la corruption il va falloir s’attaquer aux racines, aux barons et aux vrais tigres ».
D’après lui, la volonté politique du gouvernement est hétérogène et c’est lui qui devrait endosser l’échec. Ce sont les partis politiques de la coalition qui en sont à l’origine : le chaos à Nidaa Tounes, le double discours du mouvement Ennahdha et Youssef Chahed paie les frais de ces cassures.
Quant à la proposition allemande relative à la création de camps de réfugiés, qui a été catégoriquement refusée par le Chef du gouvernement, M. Marzouk a précisé: « Pour être témoin dans l’histoire, cette proposition a été faite par le président du Conseil italien Matteo Renzi au Président de la République Béji Caïd Essebsi, lors du G7, qui l’a refusée catégoriquement. Le fait qu’on en parle maintenant, je n’en vois pas l’intérêt ».
A propos de la prochaine visite de la Chancelière allemande Angela Merkel en Tunisie, M. Marzouk a déclaré que l’Allemagne est un acteur important dans la région, tout comme la France, l’Italie qui sont tous des partenaires économiques importants.
Il a souligné: « Nous avons beaucoup de respect pour Angela Merkel qui non seulement est une amie de la Tunisie, mais qui a démontré à plusieurs reprises qu’une femme peut réussir en tant que chef du gouvernement et en tant que telle, elle sert de modèle à la Tunisie. Pourquoi pas une femme présidente? Comme il faut se rappeler que notre pays a porté depuis des décennies voire des siècles le flambeau des droits de la Femme ».
Evoquant le conflit libyen, M. Marzouk soutient que la médiation de la Tunisie, l’Algérie et l’Egypte est porteuse d’espoirs mais qu’il revient aux Libyens eux-mêmes d’ouvrir le dialogue. Il ajoute : « Il faut déterminer qui arrivera à s’imposer en Libye ».
Et enfin, à propos des élections municipales : « Il faut se rappeler que les jeunes n’ont pas voté en 2014. Il faudrait les motiver à travers des messages ciblés et des programmes qui seraient intéressants pour eux », conclut-il.