L’expert indépendant des Nations unies sur la dette extérieure, Juan Pablo Bohoslavsky, a indiqué que les recherches académiques ont estimé que le montant global de l’argent spolié à la Tunisie de 1960 à 2010 était de 38.9 milliards de dollars, dont 33.9 milliards de dollars sous Ben Ali.
Dans le même contexte, il a regretté qu’en dépit du gel des comptes de la famille de Ben Ali dans plusieurs pays, les montants qui ont été récupérés soient dérisoires. Dans le même contexte, il a appelé les États à une meilleure coopération avec la Tunisie conformément à la convention des Nations unies pour la lutte contre la corruption.
L’expert a indiqué que bien avant de mener des réformes économiques, il faut évaluer leurs répercussions sur les droits socio-économiques des Tunisiens. La lutte contre la corruption doit rester une priorité absolue pour la Tunisie d’après lui.
Revenant sur la dette extérieure, Juan Pablo Bohoslavsky a considéré qu’un meilleur contrôle des opérations de prêts et d’emprunts, la transparence et la participation publique sont cruciaux pour s’assurer que les ressources publiques soient affectées à la réalisation des droits de l’Homme et des objectifs du développement durable. «La dette publique ne doit pas créer des vulnérabilités économiques, sociales ou politiques, mais contribuer à une croissance sociale et un développement inclusif», précise-t-il.
Revenant sur l’investissement, l’expert a affirmé que «les droits de l’Homme, la justice sociale et la redevabilité ne doivent pas être laissés pour compte lorsqu’on établit un environnement favorable pour l’investissement national et étranger productif : ce sont des conditions préalables pour la croissance inclusive». L’expert a enfin appelé à mieux contrôler les indicateurs de l’endettement extérieur étant donné qu’ils ont atteint un niveau alarmant.