Durant trois jours ou presque une semaine, selon les plus sceptiques, le pays a vécu sans pouvoir accéder aux services des recettes fiscales. Mais à vrai dire, il n’y a pas eu que des mécontents, bien qu’ils ne soient pas légion : les propriétaires de véhicules à l’immatriculation impaire et qui ne se sont pas acquittés de l’obligation de la vignette ont bénéficié d’un sursis. D’une semaine ou presque….
La grève de trois jours des agents de la comptabilité publique, de recouvrement, du contrôle des impôts des recettes des finances, qui a pris fin hier vendredi, a permis à tous, encore une fois, de faire le constat que les choses entre l’administration et bon nombre de ses services ne sont pas au beau fixe et les baromètres affichés dans le cas d’espèce sont loin de convaincre que le bras de fer engagé, sur fond de contestations syndicales, fait miroiter une issue satisfaisante pour tous. Du moins dans les jours qui viennent et selon le constat fait des récentes manifestations.
La grève, rappelons-le, a été annoncée par le secrétariat général de la Fédération générale du plan et des finances suite à la réunion de la commission administrative tenue à cet effet. Malgré une tentative enregistrée le 30 mars dernier pour éviter l’échéance annoncée, la grève a été observée.
Le silence des bureaux
Une grève sectorielle générale de trois jours- la seconde depuis presque deux mois- doublée de mouvements de contestations collatéraux qui ont eu pour arène différents endroits de la capitale, à grande connotation symbolique , à l’instar du Parlement et de la place Mohamed-Ali. Des centaines d’agents s’y sont regroupés à l’occasion pour clamer tout haut leur refus de la manière avec laquelle les négociations syndicales ont été engagées et les résultats auxquels elles ont abouti. Un mouvement de masse donc s’est imposé à tous tout le long de cette semaine, dominé toutefois par un silence remarquable du côté des bureaux des recettes fiscales de tout le pays qui, pour cette circonstance contestatrice, ont gardé les portes closes.
En parallèle de la grève sectorielle générale, un sit-in a eu lieu devant l’ARP au Bardo pour appeler à l’impératif de parfaire le projet de loi n° 24 de l’année 2013, relatif à l’amendement de la loi de la Fonction publique, particulièrement de son deuxième article. Des appels pressants ont été lancés pour la fixation d’un délai de rigueur pour sa parution ainsi que le respect des exigences relatives à son contenu. De même et toujours dans ce contexte, un rassemblement a eu lieu à la place Mohamed-Ali et a rassemblé les agents de la fonction publique et de recouvrement et du contrôle des impôts des gouvernorats du Grand Tunis. Des appels ont été lancés à cette occasion pour exiger l’exécution des conventions signées par le passé récent. Surtout que 90 % d’entr’elles n’ont, selon la partie syndicale, aucune incidence financière comme c’est le cas du statut général spécifique des agents de recouvrement entre autres.
Cinq jours de grève en tout en l’espace d’une courte période
De même, les revendications ont touché de nombreux dossiers en suspens. Il s’agit principalement des requêtes relatives à la prime résultant de la commission de certaines infractions fiscales et pour laquelle mobilisation a été faite pour activer la publication des textes s’y rapportant au JORT. Il a été question en outre de revendications inhérentes à de nombreux dossiers d’importance dont celui faisant état de la nécessité d’inclure la partie syndicale dans les procédés de fixation et de désignation des comptables publics aux postes diplomatiques et consulaires.
Rappelons, à ce propos, qu’une grève similaire, mais pour deux jours seulement cette fois, a été tenue il y a de cela plus de un mois, en l’occurrence les 14 et 15 fevrier dernier.