Pour son premier droit de réponse, Hatem Boulabiar, PDG de Get wireless et membre du Conseil de la Choura d’Ennahdha, a tenté, au cours d’une conférence de presse, de démonter les accusations portées contre lui et sa société par I Watch à propos de ce qu’il est commun aujourd’hui de désigner comme étant « l’affaire des brouilleurs ».
L’affaire des brouilleurs destinés à déjouer les stratagèmes de triche lors des examens est-elle en train de devenir une des malheureuses caractéristiques du Baccalauréat 2017 ?
Tout semble porter à le croire, surtout après le tollé quasi général qui a suivi l’annonce que ces appareils ne sont pas fiables et que beaucoup de zones d’ombre entourent la conclusion du contrat les concernant. Qu’on se rappelle, l’association I Watch avait publié le 14 juin 2017 sur son site un article dans lequel elle critiquait cette opération, accusant dans la foulée la société importatrice de ces appareils Get Wireless – Get services et son propriétaire, Hatem Boulabiar, membre du conseil de la Choura d’Ennahdha, d’avoir magouillé.
Il y a cinq jours, I Watch est revenu à la charge en réitérant ses doutes et ses accusations, estimant à ce propos que les appareils acquis ne sont pas conformes aux standards internationaux et sont loin, par conséquent, d’atteindre les objectifs pour lesquels ils ont été commandés.
Dans le même élan, elle a pointé du doigt le PDG de Get Wireless, insinuant qu’il aurait été favorisé, du fait de son appartenance à la Choura d’Ennahdha, pour arriver à la conclusion du contrat. I Watch jette de l’ombre aussi sur les modalités mêmes de la conclusion de ce contrat puisque selon elle, il contiendrait beaucoup de lacunes, essentiellement juridiques, ayant trait aux procédures concernant les marchés publics.
Elle estime, à ce propos, que le ministère de l’Education n’a pas pris en compte le rapport du comité des marchés publics. Pour I Watch, l’attribution de ce marché public est entachée de corruption.
Aujourd’hui, Get Wireless – Get services, à travers son PDG, Hatem Boulabiar, a réagi publiquement à ce «procès» que, selon ses dires, I Watch lui a intenté. Son droit de réponse, le premier depuis le déclenchement de l’affaire, il l’a eu lors d’une conférence de presse à laquelle de nombreux représentants des médias ont été invités. Hatem Boulabiar, entouré de son équipe, a brossé le tableau général de l’affaire en faisant valoir ses particularités et les excès constatés. Il a estimé à ce propos que I Watch a outrepassé le seuil du tolérable en ne respectant pas la règle qui veut qu’avant de porter des accusations, on procède à des vérifications auprès de qui de droit.
Situant l’opération dans son cadre général, il a noté que 15 critères sont exigés pour l’efficacité et le bon fonctionnement des brouilleurs. Parmi ces critères : la distance, le champ d’action, la ventilation. Il s’agit donc de critères qui réagissent en fonction des spécificités de l’environnement. Les brouilleurs sont en effet fondamentalement conçus pour agir au sein des salles d’examen et uniquement.
A l’extérieur, ils n’ont pas cette capacité. Les «tricheurs» qui quittent la salle sortent du champ d’action et c’est ce qui a fait qu’il y a eu des cas de triche. Insistant sur le fait que déjà en 2015, la société avait fourni des brouilleurs au ministère sans rencontrer de problèmes, il s’est exclamé: « Pourquoi alors cette fois c’est le cas? Le fait est qu’entre-temps je suis devenu membre de la Choura d’Ennahdha. C’est cela le véritable problème pour mes détracteurs », a-t-il asséné.
L’affaire portée en justice
Pour ce qui est des accusations relatives au manque de clarté dans la passation du marché public, il a réfuté toutes les allégations, qualifiant le simple fait de les formuler de méconnaissance flagrante de la loi réglementant le secteur.
Particulièrement, l’étape de l’ouverture publique des plis. Difficile, selon lui, d’imaginer même une hypothèse de manipulation. Sa société, qui avait été choisie en 2010 pour lancer l’opération des SMS des résultats du bac, a été désignée, cette fois aussi, parce que « moins-disante ».
Le doute selon lui n’est pas permis et quant aux accusations dont sa société fait l’objet aujourd’hui, il a annoncé que la justice sera incessamment saisie. Affaire à suivre…