Mohamed Sadok El Bedioui, président de la Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-service, est revenu sur les répercussions de la dernière augmentation des prix des hydrocarbures sur les consommateurs et les stations-service, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com.
Il s’agit d’une hausse des prix des carburants, à partir du 2 juillet 2017, de 100 millimes pour le prix de l’essence et de 90 millimes pour le gasoil et gasoil 50, décidée par la Direction Générale des Hydrocarbures, relevant du ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables.
Pour Mohamed Sadok El Bédioui, il s’agit d’une décision souveraine puisqu’ellle émane d’un ministère de tutelle. C’est une décision qui ne se discute pas au préalable avec les différents intervenants, dit-il.
« Cette augmentation prend en considération les équilibres budgétaires de l’Etat. Si la trésorerie de l’Etat est en déficit, on procède à l’ajustement des prix des produits pétroliers parce que ce sont des produits d’importation et quand on dit des produits d’importation, on dit aussi un déséquilibre au niveau de la balance commerciale », argumente-t-il.
De plus, le président de la Chambre a fait savoir que la subvention allouée par l’Etat aux hydrocarbures est en train d’augmenter de jour en jour surtout avec la dévaluation du dinar tunisien qui oblige à acheter le produit à un prix plus cher. » L’impact sur la trésorerie pousse l’Etat à augmenter les prix des produits pétroliers », dit-il.
Le président de la Chambre a estimé que les consommateurs, dans les prochains mois, devront rationaliser leur consommation. « Ils vont peut-être réfléchir à utiliser le covoiturage comme moyen de transport pour réduire la consommation. Je pense que nous allons entrer dans une phase de bonne gestion de la consommation des produits pétroliers », indique-t-il.
Cette rationalisation va diminuer le chiffre d’affaires des gérants et propriétaires de station-service: « Certes nous sommes dans une période estivale, donc ça ne va pas se ressentir immédiatement, mais dans les prochains mois, on en ressentira l’impact », estime-t-il.
En ce qui concerne l’impact sur le consommateur, Mohamed Sadok E Bedioui a tenu à préciser qu’il faut distinguer entre deux types de consommateurs. Le consommateur ordinaire (le particulier) et le consommateur professionnel. Pour le particulier, il va sans dire que l’augmentation impactera son pouvoir d’achat. Quant au consommateur professionnel, l’augmentation des prix des hydrocarbures va être introduit dans les charges et se répercuter sur le prix final. « Certains consommateurs professionnels vont prendre en considération la nouvelles augmentation au niveau du prix final car leur coût de production va augmenter », conclut-il.
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