S’agissant de la Syrie, l’Occident en général et les Etats-Unis en particulier ne désarment pas. Ils continuent dans leur folle lancée contre le régime syrien et le président Bachar al Assad en dépit du fait qu’ils constituent la principale force de combat contre les groupes terroristes, ceux-là mêmes dont les attentats meurtriers à Paris, Nice, Bruxelles, Londres, Berlin et ailleurs transforment la vie de paisibles citoyens européens en cauchemar.
La haine contre Bashar ne fléchit pas. On continue à nous le présenter comme un psychopathe dont le but dans la vie est de massacrer son peuple et de l’enterrer sous les bombardements, sans oublier d’achever les survivants à coups d’armes chimiques. Et le plus pathétique est que les propagandistes anti-syriens savent qu’ils mentent, qu’il n’en est rien, que leur trouvaille relative à l’utilisation d’armes chimiques est une histoire à dormir debout et pourtant, les flots de mensonges continuent de circuler avec un très haut débit dans les médias les plus influents et les plus suivis en Occident.
Il convient d’évoquer ici la plus récente enquête de Seymour Hersh. Pour ceux qui l’ignorent, Seymour Hersh est ce grand journaliste d’investigation américain qui révéla au monde le massacre de Mai lai en 1968 par l’armée US lors de la guerre du Vietnam ; il était le premier aussi à révéler au monde le scandale de la torture de prisonniers irakiens en 2004 à la prison d’Abu Ghraib dans la banlieue de Bagdad. Sans parler de ses nombreux articles par lesquels il démontrait le caractère fallacieux des accusations américaines contre l’Iran et la « menace nucléaire » qu’elle pose pour le monde.
Il est normal que Hersh se fasse beaucoup d’ennemis aux Etats-Unis. Le magazine américain « The New Yorker » qui, durant de longues années ouvrait ses colonnes au « lanceur d’alertes », ne veut plus de lui. Ne parlons pas du New York Times et du Washington Post pour qui Hersh est un « anti-américain » qui fait le jeu des ennemis de son pays et verse de l’eau au moulin de la Russie, de l’Iran et autre Syrie…
Ne trouvant plus de publications chez lui pour publier ses enquêtes, Seymour Hersh traversa l’Atlantique et entama une collaboration avec la « London Review of Books’ » (www.lrb.co.uk) dans laquelle il publia notamment une enquête sur l’assassinat d’Oussama Ben Laden. La collaboration marchait si bien que la « London Review of Books » n’hésita pas un instant à financer l’enquête que Hersh lui proposait sur l’utilisation des armes chimiques à Khan Sheikhoun en Syrie en avril dernier. On se rappelle qu’à la suite de ces prétendues attaques promptement attribuées à Bashar, Trump ordonna le lancement de 59 missiles sur une base militaire syrienne, deux secondes après avoir vu sur les réseaux sociaux la mascarade de Khan Sheikhoun. On se rappelle aussi que deux secondes après le lancement des 59 missiles, Trump est subitement devenu Trump-le-grand-homme-d’Etat et le Main-Stream –Media qui le méprisait le couvrait d’éloges…
Mais revenons à l’enquête financée par la ‘’London Review of Books’’. Hersh, en professionnel de l’investigation, présenta son travail à la revue londonienne avec des conclusions claires et des informations originales : Bashar n’a pas ordonné l’usage d’armes chimiques ; les émanations de gaz inhalé par les civils provenaient de l’explosion de produits et d’armes chimiques entreposés par les rebelles dans les endroits bombardés par l’armée syrienne avec des armes conventionnelles ; les Russes ont informé les Américains du plan de l’attaque et ce pour deux raisons :
- Pour qu’il n’y ait pas de collisions et d’accidents aériens avec des avions de la « coalition »;
- Pour que les Américains retirent leurs espions infiltrés au sein des groupes terroristes que Bashar s’apprêtait à bombarder en ce 4 avril 2017…
Ceux qui ont financé l’enquête s’excusent de ne pas pouvoir la publier ! La raison ? Elle innocente le président syrien, couvre de ridicule la hiérarchie politique et militaire des Etats-Unis et dévoile encore une fois la propagande mensongère des grands moyens de communication en Amérique et en Europe prompts à jeter aux orties tous leurs beaux principes et leur professionnalisme chaque fois que le sujet abordé concerne la Syrie de Bashar, la Russie de Poutine ou l’Iran de Khamenei…
Finalement, le seul journal européen qui accepta de publier l’enquête de Hersh financée par la ‘’London Review of Books’’ est la publication allemande ‘’Welt am Sonntag’’. On reste pantois face à la lâcheté dont se montrent capables des journaux aussi prestigieux que le ‘’New Yorker’’ ou la ‘’London Review of Books’’ dès que la vérité s’avère du côté de Bashar al Assad et de Vladimir Poutine sans la détermination desquels les terroristes ne seraient pas aujourd’hui aux abois.
Il est clair que beaucoup d’acteurs régionaux, dont les Etats-Unis et Israël, paniquent à l’idée que les organisations terroristes, cette immense force de destruction qui, depuis des années, met le monde arabo-musulman à feu et à sang, soient poussées dans leurs derniers retranchements et ne soient pas loin de rendre l’âme en Irak d’abord et en Syrie ensuite. D’où les tentatives désespérées tant à Washington qu’à Tel Aviv de voler à leur secours en multipliant les bombardements contre l’armée de Bashar.
Ce n’est pas un hasard si Israël qui, depuis des années, observe avec délectation les ravages causés par Daesh en Irak et en Syrie, sort soudain de sa passivité et commence à bombarder des positions de l’armée syrienne dans le but évident d’alléger la pression sur les terroristes qu’il soignait dans ses hôpitaux…
Quant à la Maison-Blanche, elle continue à patauger dans l’absurde et à se ridiculiser aux yeux du monde en faisant une fixation sur les prétendues armes chimiques de Bashar. Quelques jours après la publication par ‘’Welt am Sonntag’’ de l’enquête sur les mensonges de Khan Sheikhoun, voilà que la Maison-Blanche nous informe que « Bashar est en train de préparer une autre attaque chimique contre son peuple ».
Le scénario va finir par devenir un classique. Les terroristes aux abois lancent des attaques à l’arme chimique que le New York Times se charge d’attribuer à Bashar et Trump se charge de le bombarder. Il est vrai que le ridicule ne tue pas ceux qui se couvrent avec, mais provoque des massacres parmi les innocents.