Le Chef du gouvernement Youssef Chahed effectue actuellement une visite officielle aux Etats-Unis d’Amérique du 9 au 12 juillet. Il s’agit de sa première visite en tant que Chef du gouvernement.
La visite intervient à un moment où le président américain Donald Trump a déposé un projet de loi au Congrès américain pour réduire les aides bilatérales à la Tunisie de 67% et transformer l’aide militaire de subvention actuellement en un prêt.
Quel effet aura cette décision sur les performances de la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme et en matière de sécurité ? Mazen Cherif, expert en géopolitique, a indiqué à leconomistemaghrebin.com que la lutte contre le terrorisme est un effort conjugué entre plusieurs pays. A cet égard, il a fait savoir que la Tunisie reçoit des aides également d’autres pays, principalement l’Europe et la Russie.
« La Tunisie doit faire du réseautage avec plusieurs pays en matière de lutte contre le terrorisme étant donné que les statistiques ont montré l’implication de plusieurs jeunes tunisiens ou d’origines tunisienne dans les attentats terroristes » affirme-t-il.
Il n’empêche que le spécialiste soutient que la Tunisie aura toujours besoin des aides américaines : « Youssef Chahed aura fort à faire, lors de cette visite, pour convaincre le partenaire américain de renoncer au projet de loi et montrer le bien-fondé de garder les aides américaines en matière de sécurité et pourquoi pas les revoir à la hausse ».
Par ailleurs, Mazen Cherif a indiqué que les choses ne sont plus comme à l’époque de Barack Obama qui s’intéressait beaucoup à la politique étrangère. «Donald Trump a une mentalité d’homme d’affaires qui ne voit que son intérêt avant tout», prétend-il.
Et si le projet de loi passait ? « Il faut savoir qu’un changement radical a eu lieu sur la scène internationale au niveau des forces en présence : à part les USA, il y a la Russie et surtout la Chine. Savez-vous que les armes russes, à titre d’exemple, sont plus sophistiquées que les armes américaines ? Donc en ce qui concerne les aides, la Tunisie ne risque pas d’en manquer » conclut-il.