L’Afrique est souvent le théâtre d’épidémies spectaculaires, mobilisant des efforts mondiaux pour y mettre fin. Même si certaines n’ont pas été éradiquées et qu’elles tendent à perdurer, l’intérêt envers elles ne s’est jamais estompé. On braque la lumière sur ces épidémies à l’exception de celle du diabète qui fait des ravages dans le continent entier, dans le silence le plus absolu.
Comme dans toutes les sociétés qui ont connu une transition démographique, socioculturelle et économique rapide, le diabète et d’autres maladies non transmissibles (MNT), ont progressé tout aussi rapidement en Afrique subsaharienne.
Dans une première étude dans son genre, des scientifiques, de « The Lancet Diabetes & Endocrinology Commission on Diabetes in sub-Saharan Africa » , ont fait un état des lieux de cette maladie dans le continent africain, pour le moins alarmant.
Ainsi le rapport rédigé par la commission montre l’étendue des conséquences du diabète et l’importance de ses couts pour les patients et aux économies.
Les scientifiques estiment en effet, qu’en 2015, le coût global du diabète en Afrique subsaharienne s’élevait à 19, 45 milliards de dollars soit 1, 2% produit intérieur brut cumulatif des pays du continent. Près de 55 % de ces dépenses sont imputables aux coûts directs, essentiellement constitués de dépenses pour le traitement du diabète (médicaments, hospitalisation et traitement des complications). Dans plusieurs pays les dépenses directes relatives à la prise en charge du diabète sont susceptibles de dépasser 50% des dépenses globales de santé.
A rythme-là, l’avenir ne sera certainement pas facile, les estimations indiquent que les dépenses en question s’envoleront d’ici 2030 parallèlement à l’aggravation du diabète dans le continent, avec un coût total qui variera de 35, 33 milliards de dollars à 59, 32 milliards de dollars.
La prévalence du diabète passant d’un taux de 3.1 % en 1980, à 7.1 % en 2014, (soit un nombre passant de 4 millions d’individus atteints à 25 millions d’individus atteints) traduit une escalade vertigineuse de cette maladie, et des conséquences tout aussi dramatiques que les épidémies qu’a connues le continent africain, si des mesures drastiques ne sont pas prises pour sauver la situation.
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