Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Björn Rother, a séjourné à Tunis du 26 juillet au 3 août pour examiner les perspectives économiques et les politiques que les autorités entendent mettre en œuvre dans le cadre du programme de réformes économiques appuyé par un accord quadriennal au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvé en mai 2016.
Selon un communiqué de presse de fin de mission, la délégation a eu des entretiens constructifs avec le ministre des Finances par intérim et ministre du Développement, M. Abdelkefi, le Directeur de cabinet du Chef du gouvernement, M. Chalghoum, le ministre-Conseiller M. Rajhi et le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, M. Ayari, ainsi qu’avec leurs collaborateurs. Elle a également eu des échanges avec les représentants de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), du monde universitaire et de la société civile.
Selon le FMI, les perspectives de l’économie tunisienne s’améliorent lentement, mais les défis subsistent. La croissance est en voie d’atteindre les 2.3 pour cent en 2017, soutenue par la reprise dans les phosphates, l’agriculture et le tourisme.
« Durant la visite, les autorités ont exprimé leur engagement à renforcer la dynamique récente de réforme. Il sera primordial d’éviter toute autre détérioration du déficit budgétaire durant cet exercice et de préparer une loi de finances juste et viable pour 2018. La maîtrise de la masse salariale, qui à 14,1 % du PIB l’an dernier était l’une des plus élevées au monde, revêt une importance cruciale. Des ajustements importants sont nécessaires cette année et l’année prochaine pour compenser les dérapages et remettre la masse salariale sur une trajectoire lui permettant d’atteindre l’objectif de 12 % du PIB en 2020. Une poursuite du resserrement de la politique monétaire et de l’assouplissement du taux de change seront également essentiels pour la réduction des déséquilibres macroéconomiques persistants », a déclaré M. Björn Rother.
« Des réformes structurelles ambitieuses seront encore déterminantes dans les efforts que déploie la Tunisie pour assurer une croissance inclusive et un relèvement des niveaux de vie pour l’ensemble de la population. La modernisation de la fonction publique, la viabilité du régime de retraite et l’élargissement de l’accès au crédit seront de nature à doper la croissance, à réduire les déséquilibres et à dégager des ressources pour financer les investissements prioritaires dans les infrastructures, l’éducation et la santé. La mise en place d’une instance anticorruption efficace permettra d’élargir l’éventail d’instruments à la disposition du gouvernement dans sa lutte contre la corruption et les pratiques commerciales illicites », ajoute le chef de l’équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) M. Rother.