2000 hectares partis en fumée. Et combien de vies avec eux ? Il ne s’agit pas de morts et de blessés. Mais de sources de revenus. Car, inutile de préciser que ces 2000 hectares ne sont pas faits seulement d’arbres et d’herbe. On y trouve une partie de ces 850 000 Tunisiens qui vivent de cet univers.
« La mort d’un homme est une tragédie. La mort d’un million d’hommes est une statistique ». Cette phrase quasi légendaire de Joseph Staline, l’homme qui a gouverné l’ancienne Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) de 1929 à sa mort en 1953, en dit long sur ce que les statistiques peuvent nous cacher.
Ainsi peut-il en être de ces statistiques que l’on nous sert de temps à autre mais qui ne décrivent pas dans les faits toute l’ampleur des « tragédies » pour reprendre l’expression du « père des peuples ».
L’actualité nous offre, à ce juste propos, un exemple de choix. Celui de ces 2000 hectares de forêts anéantis par les feux ces tout derniers jours du mois d’août 2017.
Des conditions de vie déjà difficiles
Inutile de préciser que ces 2000 hectares ne sont pas faits seulement d’arbres et d’herbe. On y retrouve une partie de ces 850 000 Tunisiens qui vivent de cet univers. Certains s’adonnent à l’apiculture, d’autres à l’élevage ou encore à l’artisanat ; d’autres encore sont employés par l’Etat dans ces fameux chantiers dits agricoles. Lesquels chantiers emploient une partie de ces 30% de travailleurs de cette catégorie dans l’ensemble des chantiers du pays.
L’Etat a promis de les indemniser, mais pourra-t-il le faire pour tous ? Et dans quels délais ? On comprend bien qu’en descendant sur terre et en allant plus bas voir dans ce micro environnement que les statistiques ne peuvent décrire, on mesure l’énormité des dégâts.
En incendiant leurs forêts, le feu a incendié des pans de leurs vies. Une vie qui n’est pas du reste de tout repos : le très faible revenu, leur difficile quotidien caractérisé par une forte chaleur l’été et froid glacial l’hiver.
Les tragédies passées, on oublie
Heureusement que les médias, à commencer par les chaînes de télévision, en rendent compte de temps à autre. Comme aussi à l’occasion des inondations en janvier ou en février qui sévissent dans des parties entières du territoire tunisien rendant l’accès à ces zones impossible pendant des jours et des jours.
Mais, les tragédies passées, on a une forte propension à oublier ces compatriotes et leurs tragédies. Et les malheurs qui les touchent deviennent de simples statistiques qui ne nous émeuvent pas toujours lorsqu’on les lit.