A l’occasion du 13 Août, la fête nationale de la Femme tunisienne, en ce dimanche 13 août 2017, le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, a prononcé un discours dans lequel il a souligné l’importance historique du Code du statut personnel, l’égalité devant l’héritage et bien d’autres questions.
Le Code du statut personnel, à ce jour, n’a pas son pareil dans le monde arabe. « Cela fait 61 ans que le CSP est né, il est bon de savoir dans quelles circonstances il a été créé, seulement quelques mois après l’indépendance du pays et bien avant l’adoption de la première Constitution », dira le Chef de l’Etat .
Et de poursuivre: « Il s’agit de l’un des textes les plus importants de notre nation. Cela nous a permis la mise en place des équilibres sociaux. Quant à ceux qui l’ont rédigé, ils ont eu le courage de le faire et l’ont bien fait ».
Le sujet qui coince encore est l’égalité devant l’héritage. Le Chef de l’Etat a fait savoir que cette égalité n’est pas contraire aux préceptes religieux. De ce fait, il a indiqué qu’une commission des libertés individuelles examinera plusieurs questions dont une en particulier, la mise en place de l’égalité dans tous les domaines.
Il a ajouté: « La démocratie ne s’impose pas, elle se construit petit à petit. Démocratie et Etat de droit sont indissociables. Mais n’oublions pas que la Tunisie moderne c’est également l’oeuvre de la femme qui a contribué grandement à la construction du pays ».
Evoquant la représentativité des femmes au Parlement, le Chef de l’Etat a indiqué qu’elles sont 75 députées sur 217. Il déclare dans ce contexte: » Le plus important n’est pas le nombre, mais la compétence dans le traitement des dossiers, qui est remarquable ». Idem pour les autres secteurs où la femme est présente en grand nombre : 60% dans le corps médical, 35% pour les architectes, 41% pour les magistrats, 43% pour les avocats. Cela dit, cela ne veut pas dire que les hommes soient fainéants, mais les femmes ont démontré qu’elles sont de grandes bosseuses ».
Et de poursuivre: » Une fois de plus la femme tunisienne contribue à la relance économique d’une manière ou d’une autre. On peut toujours compter sur elle. D’ailleurs, nous savons très bien que quand il y a des dettes, soyez sûr que la femme respecte les échéances et paie ses dettes. Sur le plan personnel, elle participe à hauteur de 45% aux dépenses du couple. Tout comme nous misons sur la parité des femmes rurales et celles vivant dans les zones urbaines ».
» C’est pourquoi, si nous voulons une Tunisie démocratique, nous devons instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes », a-t-il insisté.
Evoquant l’élection présidentielle 2019 : « Même si certains ont tendance à l’oublier, d’abord il faut réussir 2017, la loi de Finances 2018, puis 2018. Et pourquoi pas une candidate à la présidentielle ? », conclut-il.
La fête de la Femme n’échappe pas à la tradition des décorations. En effet, le Président de la République a décoré un certain nombre de femmes des insignes de l’Ordre de la République: Naziha Laâbidi, ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Samira Merai Friaa, ministre de la Santé, Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et à titre posthume la défunte femme de théâtre, Raja Ben Ammar.
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