Mohamed Mehdi Chérif est un nom à retenir. A seulement 18 ans, il vient de publier un livre dans lequel il échafaude sa vison à propos d’un sujet, ô combien vital pour le présent et l’avenir de notre pays, celui de la réforme de l’enseignement.
Un thème qui est devenu depuis plus d’une vingtaine d’années récurrent en Tunisie. Tous les ministres qui se sont succédé au portefeuille de l’Enseignement ont, dès le départ, affiché leurs intentions de réformer l’enseignement en Tunisie. Pourtant, force est de constater que les choses demeurent toujours telles qu’elles sont. Pis encore, de l’avis de plusieurs, notre enseignement ne fait que régresser depuis quelques décennies.
Et pour cause, toutes les tentatives et les projets de réforme envisagés n’ont fait que puiser leurs visions dans un registre politique. Elles ont toutes eu recours aux technocrates de l’enseignement et aux experts en la matière pour l’évaluation du système existant et pour élaborer le projet à mettre en place.
Lors de ces différentes tentatives de réforme, des consultations ont été faites, des débats ont été ouverts et de l’argent a été dépensé. On a consulté tout le monde, les politiciens, la société civile, les enseignants etc. Seul hic, ceux qui sont le plus concernés par la réforme, à savoir les élèves, ont été négligés.
Mohamed Mehdi Chérif, conscient de cette carence, de ce déficit de communication entre les autorités de tutelle, en charge de l’enseignement, et les élèves, s’est décidé à aller de l’avant et de prendre l’initiative d’exprimer le point de vue des élèves, supposés être l’axe autour duquel tourne tout le système éducatif, mais qui ont été ignorés dans tous les projets de réforme entamés. Chose qui explique, peut-être, l’échec de ces projets.
Le livre qui s’intitule « Réflexions d’un élève insoumis : ma contribution à la réforme du système éducatif » se veut être l’écho de ce que Mehdi a vécu lors de son cursus scolaire. Étant le produit du système éducatif français, et étant major de promotion au baccalauréat de l’International School of Carthage (session 2016), il a décidé de sacrifier une année d’études afin de se consacrer à la rédaction de son livre. L’idée lui est venue suite à une discussion avec l’un de ses amis ayant effectué ses études primaires et secondaires dans les établissements scolaires tunisiens. Mehdi pensait que le système éducatif tunisien était plus développé que le système français, jusqu’à ce que cet ami étale devant lui les divers défis et difficultés auxquels font face les élèves dans les établissements scolaires tunisiens.
Du coup, l’idée lui est venue d’élaborer une étude comparative entre les deux systèmes dont l’objectif est de définir les carences de notre système national et de formuler quelques suggestions qui prennent en considération nos besoins nationaux aussi bien que les besoins et attentes des élèves tunisiens.
Dans son livre, les axes qui devraient être visés par tout projet de réforme sont traités : la professionnalisation de l’éducation, l’éducation et la technologie, l’école dans son milieu social, le soutien scolaire et les cours particuliers, l’évaluation et les examens, l’orientation, l’échec scolaire, la discipline, l’infrastructure scolaire, l’école de demain et même l’influence internationale sur le système éducatif tunisien.
Un livre qui devrait impérativement être soumis à l’attention du Chef du gouvernement, du ministre de l’Education, des experts en matière d’éducation et des différentes composantes de la société civile tunisienne. Parions que Mehdi est capable d’apporter à notre vision de la réforme de l’enseignement ce que les experts n’ont pas su apporter.