Une journée de grève des boulangers a été décrétée par leur syndicat, dans le but de faire valoir une revendication jugée «sensible». La grève du pain débutera demain, mardi 22 août sur l’ensemble du territoire tunisien. Les boulangers protestent contre l’absence de dialogue entre le ministère de l’Industrie et du Commerce et les propriétaires des boulangeries sur un nombre de points dont la situation des boulangeries anarchiques, la loi sur la concurrence déloyale et bien d’autres revendications.
De ce fait, le Bureau Exécutif du Groupement Professionnel de la Boulangerie de la CONECT s’est réuni ce jour au siège de l’organisation afin d’examiner la situation du secteur, ainsi que les conséquences de la grève dans le secteur annoncé par le président de la chambre syndicale des boulangeries.
Dans un communiqué rendu public ce jour, la CONECT a décidé de rejeter de manière catégorique les déclarations irresponsables du président de la chambre syndicale des boulangeries visant en réalité à profiter davantage des défaillances du système actuel de compensation aux dépens des intérêts du citoyen et des exigences de rationalisation du budget de l’Etat. Et ce d’autant plus que les boulangeries bénéficiant de la compensation ne paient que six dinars le quintal de farine et demandent l’augmentation de la compensation, alors que les boulangeries modernes s’approvisionnent en farine à 52 dinars le quintal sans bénéficier de la compensation et offre au consommateur une qualité de pain supérieure , conforme aux normes les plus exigeantes, au même prix fixé par les autorités officielles.
La CONECT précise par ailleurs que les boulangeries modernes dont le nombre dépasse actuellement 1200 unités ont contribué à la création de plus de 12000 emplois, soit en moyenne dix emplois par boulangerie, introduisant ainsi une nouvelle dynamique dans le secteur et un passage à un palier supérieur de qualité, sans recours à la compensation et à ses lourdes complications.
De ce fait, la CONECT condamne de manière ferme les tentatives répétées de certaines parties visant à mettre davantage le système de compensation au service de leurs intérêts particuliers en recourant à la menace de grève. Tout comme elle confirme qu’elle prendra toutes les dispositions nécessaires face à ces menaces irresponsables et assurera la production de pain dans les meilleures conditions dans les différentes régions du pays.
Notons que la CONECT appelle le gouvernement à procéder à la refonte totale du système actuel de compensation en limitant cette dernière à une seule variété de pain, afin de sauvegarder les intérêts du citoyen et son pouvoir d’achat et d’affecter les importantes ressources financières dégagées à d’autres utilisations. Cette refonte est d’autant plus urgente que le pays doit faire face à d’importantes contraintes budgétaires et à la nécessité de rationaliser les dépenses publiques et de lutter contre la corruption sous toutes ses formes. Tout comme, elle attire l’attention du gouvernement et de l’opinion publique sur les tentatives inadmissibles du président de la chambre syndicale des boulangeries de les induire en erreur en accusant les boulangeries modernes d’être des boulangeries non organisées, alors qu’elles travaillent dans le cadre du respect total de la loi et de leurs obligations fiscales et sociales et qu’elles sont équipées de matériel conforme aux nouvelles normes de qualité, d’hygiène et de santé.
Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Abdel Karim Ben Mehrez, vice-président de la Conect, a souligné: » Nous n’avons pas eu connaissance des vraies raisons de la grève. Cela dit, cela fait des mois que nous revendiquions la régularisation de ce secteur. Hélas rien n’a été encore fait. Il semble que la leçon de l’histoire n’a pas été apprise : il ne faut jamais toucher au pain du citoyen tunisien. Sinon, bonjour les dégâts ».