Même si la tenue des élections municipales a été fixée au 17 décembre 2017, la question est de savoir si nous serons prêts à cette date ou non ? Même si le Code des collectivités locales n’a pas été encore adopté à l’ARP. Même si cela fait des mois qu’on en parle à propos de la date, laquelle était plus pragmatique.
Pour Riadh Mouakher, ministre des Affaires locales, dans une déclaration aux médias: « En réalité, il est préférable d’adopter le code des collectivités locales avant la tenue des municipales ». Rappelons également que ce code comprend 380 articles qui donnera lieu à la mise en place des dispositifs pour les municipalités.
Il a également ajouté: « Le code des collectivités locales a été validé en Conseil des ministres le 30 avril 2017 et au bureau de l’ARP le 5 mai. Ce code est extrêmement important car il est censé appliquer les dispositions du chapitre 7 de la Constitution sur le pouvoir local. Or fonctionner sans code électoral, un mois ou deux, n’est pas la fin du monde, parce qu’il faut tenir compte des délais de publication ».
Et de poursuivre: « Certains craignent que le pouvoir local qui sera conféré aux municipalités à travers le Code des collectivités locales risque d’affaiblir l’Etat. Evidemment c’est faux. C’est plutôt la continuité du processus démocratique. De toute façon, ce sera un processus qui se mettra en place progressivement. Le pouvoir de proximité qui sera conféré aux conseils municipaux à travers les prochaines élections se base avant tout sur la confiance qui devra exister entre le citoyen et sa municipalité et non pas autrement. Il va sans dire que cela prendra du temps pour être effectif« .
M. Mouakher a rappelé que le taux d’encadrement au sein des municipalités ne dépasse guère les 10%, ce qui est tout de même un taux très faible dont 8,4% comprend un encadrement administratif , 1,6% celui technique. Il ajoute dans ce contexte: « Or sans les ressources humaines et financières, les choses n’évoluent pas rapidement et dans le bon rythme ». Il est à noter que le budget des municipalités est de 4% seulement du budget de l’Etat, contrairement aux autres pays, « dont le taux reste élevé, comme le cas du Maroc qui est à 10% au Maroc, 19% pour la Turquie et en Europe, leur budget est de 40% », souligne M. Mouakher.
Il conclut: « Notre stratégie a pour objectif d’améliorer les finances locales, les ressources humaines qui sont la clé de la réussite du processus démocratique ainsi que la mise en place de la bonne gouvernance.
Evoquant la question du financement des partis politiques, M Mouakher a souligné qu’il s’agit d’un problème international qui n’est pas lié seulement à la Tunisie. « Je pense que nous avons fait de grands pas dans ce sens en se référant aux précédentes expériences des élections législatives et puis il faut donner les moyens à la Cour des comptes pour qu’il y ait plus de contrôle », a-t-il noté.