La première édition de «Tunisian African Empowerment Forum» est organisée, les 22 et 23 août 2017 à Tunis par Tunisia Africa Business Council (TABC), et ce, en présence du Chef du gouvernement, Youssef Chahed, Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Imed Hammami, ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi, Bassem Loukil, président de TABC, ainsi qu’une délégation venant de 19 pays différents dont onze ministres issus des pays d’Afrique subsaharienne, trois secrétaires généraux et 20 accompagnateurs.
A cette occasion, M. Loukil a annoncé que cette rencontre de grande envergure internationale vise à redorer le blason de la Tunisie en tant que destination de choix pour l’Afrique subsaharienne dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle.
L’ambition étant d’abord et avant tout la consolidation des efforts du gouvernement, de la société civile, des universités et des centres de formation professionnelle. D’ailleurs, un tel objectif et une telle démarche s’associent avec l’un des axes préconisés, à savoir « accentuer l’intégration et l’ouverture à l’espace naturel de la Tunisie sur le Continent africain ».
Ainsi, cette première édition a pour buts d’internationaliser le savoir-faire tunisien en matière d’enseignement supérieur et de formation professionnelle, d’orienter et de polariser les choix des étudiants et stagiaires subsahariens vers la Tunisie, de développer une réciprocité de confiance entre les deux parties et de valoriser l’expertise tunisienne dans ce domaine.
Egalement, TABC ambitionne de tripler le nombre des étudiants africains en Tunisie, soit 20 000 étudiants à l’horizon 2020.
De son côté M. Khalbous a déclaré que dans le cadre d’un grand chantier de réforme intégrale de l’enseignement supérieur entamée depuis 2011, s’intègre parfaitement le renforcement de la coopération avec l’Afrique nécessitant un plan stratégique qui a déjà été adopté.
A cet égard, par une plus grande internationalisation, aujourd’hui les étudiants étrangers représentent seulement 2,5% du total des étudiants en Tunisie. Cet effectif devrait atteindre 10% d’ici 2022.
Ce plan vise aussi l’accréditation intégrale pour avoir un niveau de qualité mondiale et la coopération internationale est un des critères de cette accréditation.
M. Khalbous a affirmé que la stratégie de coopération avec les pays africains est basée sur deux axes majeurs. Il s’agit de partager le savoir-faire et l’expertise tunisienne avec les pays qui sollicitent la Tunisie avec une approche gagnant – gagnant, et d’attirer plus d’étudiants venant de tous les pays du continent. Dans ce cadre, plusieurs coopérations ont été entamées avec la Mauritanie, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud…
A l’ouverture officielle de ce forum, Youssef Chahed a indiqué, quant à lui, que « nous sommes convaincus plus que jamais qu’investir dans l’enseignement supérieur et la formation professionnelle c’est investir dans notre jeunesse et dans l’avenir, c’est miser durablement sur la sécurité, la stabilité et la croissance dans notre continent ».
Et d’ajouter que cette rencontre intervient au moment où les relations de coopération pour la Tunisie et les pays africains connaissent une nouvelle dynamique, s’inscrivant dans le cadre du plan d’action de la Tunisie visant à consolider davantage les liens d’amitié et de partenariat privilégié au sein du continent.
Il faut donc parvenir, selon ses propos, ensemble à tracer la voie du développement sur la base d’une vraie richesse qu’est le capital humain. En effet, la Tunisie a toujours accordé un intérêt particulier à la coopération inter-africaine pour être au premier rang de son action extérieure privilégiant un partenariat inclusif, solidaire et mutuellement bénéfique au service de la réalisation d’un développement humain et durable préservant la dignité de la population tunisienne.
Dans ce sens, la Tunisie a convenu avec les frères africains de la nécessité de consolider ce partenariat pour promouvoir le développement durable basé sur la valorisation des ressources propres et compétences africaines. D’où des actions concrètes ont été initiées pour promouvoir une coopération bilatérale renforcée, diversifiée et mutuellement avantageuse.
Le Chef du gouvernement a fait savoir que la Tunisie, terre d’accueil pour les étudiants africains, est déterminée à promouvoir encore plus cette image sur la base d’une approche ou coopération sud-sud et identifier les pistes adéquates pour instaurer une coopération conforme aux besoins de nos partenaires africains en matière de formation de jeunes cadres.
Pour finir, il a annoncé que la Tunisie a déjà adopté un plan stratégique pour la réforme de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique en vue d’améliorer la qualité de la formation universitaire, de garantir l’employabilité des jeunes, de promouvoir la recherche et l’innovation, de développer des ressources humaines afin de les mettre au diapason des besoins du marché de travail local et international.
Enseignement supérieur en Tunisie
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Le système de l’enseignement supérieur en Tunisie compte aujourd’hui 203 établissements d’enseignement publics et 71 privés. Les 203 instituts publics sont regroupés en 12 universités et un réseau de 25 instituts supérieurs de technologie.
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Une formation continue à distance est fournie par l’Université virtuelle en Tunisie. Le nombre global d’étudiants est de 280 000 dont 250 000 dans l’enseignement public et où les filles représentent plus de 55%.
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Les universités privées comptent 72 établissements avec 32 000 étudiants. Plus de 7 346 étudiants étrangers originaires de 70 pays différents font leur enseignement supérieur en Tunisie.
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Le nombre d’enseignants s’élève à 22 648. L’enseignement supérieur en Tunisie offre, toutes disciplines confondues, 1 252 diplômes répartis sur des domaines d’études diversifiés.