Pourtant cruciale, la question de la qualité du sommeil est souvent sous-estimée. De nombreuses études ont contribué à démontrer son extrême importance, dont une étude récente, qui a déterminé un lien entre une mauvaise qualité du sommeil et un risque de démence.
Les chercheurs de la Boston University School of Medicine ont en effet réussi à établir une association entre un temps réduit de la phase de sommeil paradoxal et l’augmentation du risque de démence.
Pour se faire, les scientifiques ont suivi un total de 321 personnes du Massachusetts ayant participé à The Framingham Heart Study. Une surveillance des différents stades du sommeil a été réalisée chez les participants, dont l’âge moyen était de 67 ans, et ce durant une moyenne de 12 ans.
A l’issue de cette étude dont les résultats ont été publiés dans la revue Neurology, 32 cas de démence ont été observé dont 24 cas de maladie d’Alzheimer.
Les personnes qui ont développé une démence ont passé en moyenne 17% de leur sommeil en sommeil paradoxal, tandis que ceux qui n’ont pas développé de démence ont passé 20% du temps de leur sommeil en sommeil paradoxal. Ainsi une réduction d’un pour cent du sommeil paradoxal, a été associée à une augmentation d’environ 9% du risque de démence. Par ailleurs, l’étude a montré que les autres stades du sommeil n’étaient pas impliqués dans la survenue de la démence.
Le sommeil paradoxal est le lieu privilégié de l’expression des rêves, il s’agit d’une phase durant laquelle les yeux bougent rapidement, et au cours de laquelle une augmentation de l’activité cérébrale, de la température corporelle et du pouls, ainsi qu’une respiration plus rapide sont observés.
«Les troubles du sommeil sont fréquents dans la démence, mais on sait peu de choses sur les différentes étapes du sommeil et si elles jouent un rôle dans le risque de démence», a déclaré l’auteur de l’étude le Dr. Matthew P. Pase, du département de neurologie de l’université de Boston. «Nous avons cherché à découvrir quelles étapes du sommeil peuvent être liées à la démence, tandis que nous n’avons pas trouvé de lien avec le sommeil profond, nous avons trouvé ce lien avec le sommeil paradoxal».
Si cette étude met en évidence un lien entre une mauvaise qualité de sommeil et un éventuel risque de démence, il sera impératif de la confirmer par une étude portant sur une population plus large, d’autant plus que les mécanismes en cause n’ont jusqu’à présent pas été dévoilés.
Cette étude met l’accent sur l’importance d’une bonne qualité de sommeil, et pourrait constituer un moyen pour savoir comment retarder la démence ou même l’empêcher de survenir.