Jour » J » de la fête du sacrifice, à la mémoire d’Abraham, et qui marque la fin du pèlerinage à la Mecque. Qui dit Aïd, dit aussi dépenses, achat de mouton et tout ce qui va avec. Il est clair que le rituel du sacrifice est resté le même. Cependant particulièrement cette année, les moyens du Tunisien se sont réduits comme peau de chagrin. Ecoutons-les.
Mehrez Amdouni, 49 ans, père de deux enfants nous confie : “Contrairement à ce qu’on croit, beaucoup ne le célèbrent plus pour des raisons évidentes. Car pour beaucoup de ménages, dépenses de l’Aïd et de la rentrée scolaire sont inconciliables. Le choix est clair.”.
Et de poursuivre: « Je dis une chose : le Tunisien est sous pression. Ce qui nous manque le plus aujourd’hui, c’est un contrôle économique. Et c’est au ministère de tutelle de faire son travail ».
Il ajoute: « Fêter l’Aïd pour certains c’est devenu inconsciemment un signe distinctif par rapport aux parents, aux voisins et à l’entourage. Plus il est gros et dodu plus je me distingue par rapport aux autres. A mon avis l’importance de l’acte lui-même est relégué au second plan ».
Par ailleurs, Jobrane Grami s’insurge contre la hausse du prix du mouton à quelques jours de l’Aïd. Il déclare: « Quand j’ai comparé les prix entre la semaine passée et ceux d’il y a deux jours, j’ai trouvé une différence de 50 dinars au moins. Au demeurant, je n’ai pas vu beaucoup de monde se bousculer pour acquérir un mouton. Quant à ceux qui en arrivent à s’endetter pour acheter un mouton, je trouve cela désolant. Aujourd’hui, les temps sont durs et il y a des priorités dans la vie. L’important c’est d’être en harmonie avec soi-même ».
De son côté, Narjess, pour elle aussi acheter ou ne pas acheter son mouton n’est pas la fin du monde. Elle souligne que ce n’est pas non plus une obligation pour ceux qui n’ont pas les moyens. Elle précise: « Si j’ai les moyens j’achète et si je n’ai pas tant pis, la vie ne s’arrêtera pas. »
Pour rappel, le prix du mouton de sacrifice a baissé de 100 dinars par rapport à l’année dernière, soit de 450/500 dinars le mouton contre 600D en 2016, a fait savoir Abdelkader Timoumi, directeur de l’Administration générale du contrôle et de recherches économiques au ministère de l’Industrie et du Commerce. Bonne fête à tous !