Le remaniement ministériel que certains annoncent pour ce mercredi 6 septembre 2017 nous fera-t-il sortir de l’auberge? On ne peut qu’en douter. Car, le fait que tel ou tel ministre prenne en charge un portefeuille pourrait-il changer notre quotidien à tous?
On nous annonce, ici et là, qu’un remaniement ministériel serait pour ce mercredi 6 septembre 2017. Un événement qui ne cesse de mobiliser les médias et le microcosme politique et administratif sans oublier évidemment une partie de l’opinion.
On nous dit que telle personnalité intégrerait le gouvernement et que telle autre pourrait changer de portefeuille. On entend déjà, pour reprendre un fragment d’une chanson française, des commentaires. Avec des grilles de lecture qui prendraient en compte nombre de facteurs, comme la lutte contre la corruption, l’efficacité des ministres partants ou encore les capacités de ces derniers à travailler en symbiose avec les autres.
Un véritable sport national
Un débat qui est devenu en Tunisie – et pas uniquement depuis le 14 janvier 2011- un véritable sport national. Cela ressemble à une marmite qui ne cesse de bouillir.
A se demander s’il s’agit là du plus important pour nous tous. En clair: le fait que tel ou tel ministre prenne en charge un portefeuille cela pourrait-il changer notre quotidien?
Trois bonnes remarques pourraient sans doute être avancées pour mieux saisir le propos.
La première, et sans doute la plus importante, consiste à dire si la question ne transcende-t-elle pas bel et bien l’attribution de tel ou tel autre portefeuille à tel ou tel autre candidat ? Car, on oublie très souvent qu’un premier responsable, et quel que soit son rang, ne travaille pas seul.
Il n’ira pas trop loin!
Il est avant tout un manager qui comme disent les livres spécialisés dans ce domaine «œuvre à la mise en œuvre des moyens humains et matériels de la structure dont il a la charge pour atteindre ses objectifs».
Sans tomber dans un pessimisme primaire, force est de se demander de quels moyens pourrait-il disposer aujourd’hui? Il faut se rappeler dans quel état se trouve une bonne partie du pays pour arriver à la conclusion suivante: il n’ira pas trop loin!
Principal écueil: la mentalité de nombre de Tunisiens qui ne veulent pas se débarrasser d’un modèle de pensée et d’un mode comportemental qui ne peuvent nous assurer des réussites.
Sans faire, également, de moralisme, reconnaissons qu’une simple visite à des pans entiers de notre service public nous convainc très vite que beaucoup reste à faire pour redresser la barre.
Il n’y a qu’à consulter les chiffres
Il s’agit là de la seconde remarque: pour réussir, il faut très vite se réveiller et réparer notamment des dégâts occasionnés par près de sept années où les choses ont empiré. Des atavismes peuplent nos cerveaux. Ceux qui soutiennent le contraire n’ont qu’à consulter les chiffres.
Troisième piste de réflexion: le contexte actuel peut-il faire émerger un homme providentiel? Tout le monde comprend bien que le vécu quotidien n’est pas toujours propice à un dirigeant rigoureux de trouver sa place sur l’échiquier tunisien.
Le meilleur exemple est celui de Youssef Chahed – il ne s’agit pas là de l’idolâtrer – qui ne trouve pas, et à commencer dans son propre camp et parmi ses alliés, les soutiens nécessaires. Comme lui, la Tunisie en regorge. L’essentiel est de les laisser travailler.
laisser-les travailler, oui…Mais pour quoi faire.Ont-ils un conducteur où tout est écrit, noir sur blanc ce qu’on comptait faire en tous domaines confondus?Dans le social, l’économique, l’éducationnel…des sujets brûlants que le simple Tunisien de toutes les régions attendait.Au contraire, qu’est-ce qu’on a vu durant ces sept ans ; que de la corruption, que la haine de ceux qui veulent remettre les pendules à l’heure du temps de l’empire Ottoman.Petit pays comme l’ambassadeur de la Turquie l’a dit sur un plateau-télé pour parler de ghnim et les paroles blessantes.
Je me suis posé cette question mille et une fois, a-t-on vraiment l’intention, avec ceux qui ont eu la commande entre les mains, de’opter pour des programmes de décollage socio-économique? Tout ce qui ce dit est vide de toute profondeur et de rigueur, Ce qui prouve que: soit qu’on garde le même milieu de pays du tiers monde avec des slogans de liberté d’expression et de droits; ou qu’une vraie révolution naîtra dans les années à venir et mettra fin à la dégringolade et à …la mascarade des opportunistes qui ont accouru de partout en se montrant défendeurs des droits.
Le débat est donc lancé! Et seul l’avenir nous dira quels chemins empruntera la Tunisie qui a toujours su faire preuve d’ingéniosité et étonner, là où l’on ne pensait pas l’attendre…