Le nouveau chapitre de la réconciliation administrative refait surface à l’ARP. Dans un climat de tension, une grande majorité de l’opposition, à savoir le Front populaire, le Courant démocratique, Harak Tounes Al Irada, le Mouvement du peuple s’est opposée fermement à la séance exceptionnelle, en chantant l’hymne national et en tapant des poings sur les pupitres, en guise de protestation. A la fin de la séance exceptionnelle, le projet de loi relatif à la réconciliation administrative vient d’être adopté avec 117 voix pour, 9 contre et une abstention.
Un sujet d’actualité qui défraie la chronique dans le monde politique. « Évoquer ce dossier à nouveau est inadmissible, c’est une menace à la démocratie », c’est ce qu’a déclaré Ahmed Seddik, député du Front populaire, lors d’un point de presse, après une quinzaine de minutes de la levée de la séance, qui s’est déroulée sous haute tension.
Il déclare: « Il s’agit de manoeuvres pour le retour de l’ancien régime. Tout comme nous pouvons faire le constat qu’un certain nombre d’entre eux sont devenus ministres ».
Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, Ahmed Seddik a souligné: « Il s’agit d’un projet de loi qui ne devrait pas voir le jour tant que la Cour constitutionnelle n’a pas été créée. Cette plénière est une mascarade, mais plus encore il s’agit d’un coup fatal au processus démocratique ». Et de poursuivre: « Nous refusons cette séance. C’est une grave menace contre la révolution ».
Sana Mersni, rapporteur de la commission de la législation générale et députée du mouvement Ennahdha, met les points sur les « i » : « Le texte a été revu et concerne seulement les fonctionnaires accusés d’être impliqués dans des actes de corruption administrative et ayant touché des pots-de-vin », souligne-t-elle.
Khawla Ben Aïcha, députée du bloc parlementaire Machrou3 tounes, a fait savoir que la responsabilité incombe au bureau de l’ Assemblée et à son président. Il y a comme une cacophonie au niveau organisationnel. On aurait pu éviter ce qui se passe”.
Héla Omrane, députée du parti Nidaa Tounes, a déclaré : « Aujourd’hui, ces personnes qui revendiquent la démocratie ont fait preuve du contraire. Car, ce n’est pas par la force qu’on avance et qu’on fait adhérer. Nous pouvons protester d’une manière pacifique et pas de cette façon en tapant du poing sur leurs pupitres afin d’empêcher la lecture du rapport sur le projet de loi ».
Devant le Parlement, au moment même où se déroule la plénière, plus d’une cinquantaine de manifestants protestent contre le projet de loi en scandant les slogans “ manich mssameh” ( je ne pardonne pas) : “ Ce projet de loi ne passera pas”, ou encore « le peuple tunisien est un peuple libre. Par ailleurs, certains d’entre eux ont lancé des pierres, des bouteilles d’eau, contre les forces de l’ordre.