Malgré de nombreuses preuves en faveur de leur utilité, les déchets sont jusqu’à présents peu valorisés. Si le recyclage des plastiques commence à faire son chemin depuis peu, l’attention accordée à la revalorisation des déchets organiques n’est jusqu’à présent pas suffisante.
Pourtant ces déchets particulièrement abondants, seraient en passe de devenir un outil de taille, pour appuyer la reforestation, améliorer la qualité des sols, et soutenir la biodiversité.
Une expérience réalisée sur une durée de 16 ans, au Costa Rica, en apporte la preuve. Dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant, des chercheurs de l’Université de Pennsylvanie et un industriel spécialisé dans la fabrication de jus d’orange ont à l’époque, signé un accord permettant au fabriquant de déverser environ 12 000 tonnes d’écorces et de pâte d’orange transformées, dans une portion de terre de 3 hectares.
La zone en question, un ancien pâturage bovin avec des sols compacts, rocheux et pauvres en éléments nutritifs, ont été choisis, afin de déterminer de manière empirique les résultats obtenus lorsque l’on met en synergie, trois facteurs écologiques essentiels à savoir : l’élimination des déchets agricoles et la restauration des forêts tropicales et la séquestration du carbone.
Le projet ayant été abandonné près d’un an après l’accord, les déchets sont restés tels quels laissant à Dame Nature le soin de les transformer.
Après une période de 16 ans, une équipe de scientifiques dirigée par Timothy Treuer et Jonathan Choi, de l’Université de Princeton a procédé à l’analyse des sols enrichis d’écorce d’orange.
Les résultats publiés dans la revue Restoration Ecology a monté une augmentation de 176% de la biomasse ligneuse, une plus grande variétés de plantes et une canopée bien développée en comparaison avec une autre parcelle de sol dans laquelle les scientifiques n’ont pas déversé ces déchets.
« C’était tellement recouvert d’arbres et de vignes que je ne pouvais même pas voir le panneau de deux mètres de long avec un lettrage jaune brillant marquant le site qui se trouvait à seulement quelques mètres de la route », témoigne Timothy Treuer.
Des résultats inspirants pour les individus et organismes qui œuvrent en faveur de l’écologie et le sauvetage de la biodiversité.
Sachant qu’en Tunisie la quantité générée de déchets solides municipaux est de 2,423 millions de tonnes par an, dont 68% sont des déchets organiques biodégradables, pourraient-on espérer qu’un tel projet prenne vie en Tunisie ?