Le projet de loi de Finances pour 2018 sera soumis à l’examen des députés au mois d’octobre prochain. Quels correctifs ce PLF pour 2018 contient-il pour infléchir le chômage, la dépréciation du dinar, le pouvoir d’achat en chute libre (- 40 %) la crise économique qui persiste et signe ? A l’heure actuelle, les experts, peu enclins à l’optimisme, évoquent déjà que “tout va augmenter”. Qu’en pense le parti Machrou3 Tounes après une rencontre entre les dirigeants du parti et les conseillers de la présidence du gouvernement ?
Abderraouf Chérif, président du bloc parlementaire Machrou3 Tounes, a souligné, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, que ce projet de loi impacte directement le contribuable. Il déclare dans ce contexte: “Chaque fois qu’il y a une augmentation, c’est le contribuable qui en paie le prix fort. Je me pose la question jusqu’où peut aller le contribuable qui n’en finit pas de payer les pots cassés ?”.
Et d’ajouter : « Nous avons discuté des grandes lignes, mais la réalité sera douloureuse pour les Tunisiens », a-t-il fait savoir.
Evoquant les points débattus, entre autres la réforme des caisses sociales, l’instauration d’une Contribution générale sociale de 1%, la restructuration des entreprises publiques et douanières, il a souligné : » Les entreprise publiques en difficulté souffrent avant tout de mauvaise gouvernance. La restructuration sans gouvernance ne mènera nulle part ».
A propos de l’Aleca, M. Chérif a indiqué que ce dossier est à revoir, en poursuivant: « Il s’agit d’une arme à double tranchant. Tout comme elle peut servir, elle peut aussi nuire. C’est pour cela qu’il faut faire très attention ». M Chérif a fait également savoir que le PLF pour 2018 inclura le PPP. D’après lui, le gouvernement a l’intention de présenter en tout 20 projets de partenariat public-privé.
A la question: à quand la digitalisation? M Chérif a répondu: » Cela fait dix ans qu’on en parle, c’est la bonne volonté qui fait défaut ».
Et de conclure: « Ce qu’on a pu constater dans ce PLF 2018, c’est l’absence du principe d’équité et d’efficience ». Pour lui, il s’agit d’un projet de loi purement comptable conçu uniquement pour renflouer les caisses de l’Etat par tous les moyens. On ne peut pas sortir de la crise avec un projet de loi de finances purement comptable alors que le principe d’équité est absent. Une loi de finances doit se projeter sur le long terme et ne peut certes être la panacée des situations d’ urgence ».