Depuis qu’ils sont rentrés de San Vito Lo Capo (Sicile) les gagnants du concours Couscousfest, Bilel Wechtati et Taieb Bouhadra sont sur un petit nuage, après avoir remporté le championnat du monde du couscous. L’Association Tunisienne des Professionnels de l’Art Culinaire (ATPAC) a organisé hier un cocktail dînatoire en l’honneur de ses invités, dans un restaurant qui rime avec luxe et prestige.
Lorsqu’on aime cuisiner, on apprécie la bonne table. C’est dans un cadre raffiné que les invités étaient amenés à découvrir le plat le plus incontournable de notre cuisine du terroir, à savoir le couscous. Ce mélange composé de semoule et de farine de blé pressées pour obtenir de fines graines, accompagné non pas de viande, ou de poisson, mais préparé avec des chevrettes, des crevettes, une sauce à la bisque, et bien d’autres ingrédients….
Une chose est sûre, en goûtant ce fameux couscous, on est curieux de connaître ce mélange sucré-salé, un vrai régal pour les papilles et les yeux, qui nous a mis en appétit. Il est clair que ce coucous, non seulement a séduit plus d’un, mais fera certainement un tour du monde gourmand.
Un plat-tableau, riche en couleurs et assez relevé en termes de saveur et de goût. L’impression était unanime que le plat servi mérite amplement la consécration qui lui a été faite tout autant dans sa présentation que dans son goût.
Ce sont ces grands chefs hors pair qui ont érigé la cuisine dans le monde de l’art. C’est grâce à leurs compétence et apprentissage au fil des années qu’ils ont réussi à marier les saveurs, comme ce fut le cas de ce plat inoubliable par son souvenir gustatif.
Taieb Bouhadra, l’un des deux gagnants, propriétaire et Chef de cuisine d’un restaurant à la Medina de Tunis, est revenu sur la 20ème édition du Couscousfest. Il a déclaré: « En tout, dix pays de la Méditerranée ont participé à la compétition: le Maghreb étant représenté par la Tunisie et le Maroc. Quant à la finale, nous étions trois pays en compétition : le Sénégal, l’Italie et la Tunisie. Je dirais qu’avec les réseaux sociaux nous avons vécu la joie et puis l’accueil à l’aéroport a été formidable ».
Et de poursuivre: « On nous a accueilli en tant que champions. Et c’est le drapeau tunisien qui a flotté sur le podium devant une foule de 5000 personnes sur la place publique. Ce fut un moment très impressionnant d’avoir réussi à décrocher notre place en tant que champions pour ce produit ancestral et authentique qu’est le couscous ».
Interrogé sur sa prochaine étape, le Chef Bouhadra a souligné: « Il faut être là où il y a compétition. Nous sommes avant tout des ambassadeurs de la cuisine tunisienne car nous avons pu porter haut ce drapeau rouge et blanc jusqu’au bout. Et c’est la victoire de toute la Tunisie ».
Le Chef Bilel Wechtati abonde dans le même sens : « On est en train d’entrer dans l’histoire prestigieuse de la cuisine tunisienne ». Selon lui, il s’agit de la pure tradition culinaire tunisienne qui a envoûté le jury. Et de continuer: « Dieu merci, nous avons gagné, même si la compétition était rude, notamment avec les pays arabes, car eux aussi cuisinent le couscous ». Pour lui, la gastronomie tunisienne est un art et du talent. Le Chef Bilel doit sa passion pour la cuisine tunisienne à sa mère.
Cela dit, après le championnat de Couscousfest, quelle est la prochaine étape? Rencontré lors de l’événement, Mounir Arem, président de la délégation tunisienne de l’Académie Nationale de Cuisine évoque déjà la prochaine étape, à savoir le championnat du monde de Gelateria à Milan, le festival de la Harissa à Nabeul en octobre, et puis début novembre ce sera le tour de « Tunisia Gastronomy Awards » qui devrait regrouper les grands chefs de la Tunisie.
Que pensez-vous de la cuisine tunisienne?
« La cuisine tunisienne telle qu’elle est représentée par les restaurateurs, par les différents opérateurs économiques est une cuisine assez plate. Rien qu’en voyant les buffets exposés dans les hôtels, ce n’est même pas une cuisine internationale, à savoir une cuisine très bateau, qui est présentée en all inclusive. C’est insensé, à mon avis il est important aujourd’hui de valoriser notre cuisine », assène-t-il.
Il ajoute: « On a tout un programme, faire du label tunisien : lablebi tunisien, salade mechouiwaya, Tastira. Vous savez, les idées ne manquent pas. Notre objectif est de faire de ce métier, un métier de star comme les chefs français qui sont aussi importants que les hommes politiques, voire plus, puisque même les politiciens français ont utilisé leur fameuse Good France avec la Journée internationale du goût. On devrait s’inspirer de ce modèle. Nous sommes un vecteur de la promotion du tourisme tunisien. Nous avons deux titres cette année, il faut les exploiter au maximum, pour la Tunisie et pour le patrimoine. En somme, tout ce qui est bon pour le pays ».
Comme le rappelle le Chef Arem, la cuisine c’est avant tout une passion.
Exception ou non, la gastronomie tunisienne connaît une véritable effervescence ces derniers temps. Espérons que cela continue!
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