Il y a des comportements qui semblent anodins mais qui sont pourtant très lourds de conséquences. C’est le cas du Binge drinking (ou beuverie effrénée), forme la plus fréquente de consommation excessive d’alcool chez les adolescents et les jeunes, dont les effets délétères sur le cerveau demeurent encore peu connus.
Ce mode de consommation défini comme la consommation de 5 boissons alcoolisées ou plus pour les hommes et 4 ou plus chez les femmes sur une période de 2 heures, attire toujours plus d’adeptes et fait fureur dans le milieu festif.
Des scientifiques de l’Université de Minho (Portugal) ont cherché à déterminer les conséquences de ce mode de consommation excessif d’alcool sur le cerveau, notamment en évaluant son impact sur l’activité électrique cérébrale.
Pour ce faire, les scientifiques ont recruté 80 étudiants de première année d’université dont 40 adeptes de binge drinking et 40 témoins. Tous ont répondu à un questionnaire portant sur leurs habitudes de consommation, de même que l’analyse de l’activité électrique dans différentes zones du cerveau des participants a été réalisée.
L’étude dont les résultats ont été publiés dans la revue « Frontiers in Behavioral Neuroscience » montrent des conséquences sur le cerveau très similaires à celles observées chez les alcooliques chroniques.
En effet, les adeptes du Binge drinking auraient une capacité de traitement de l’information réduite par rapport aux individus abstinents ou consommateurs modérés. Par ailleurs, l’étude a révélé un impact négatif sur la maturation du cerveau, lors de cette période critique du développement du cerveau. Ainsi les scientifiques soulignent que l’activité neuronale anormalement élevée notée dans l’étude pourrait constituer un marqueur potentiel des lésions cérébrales précoces associées au Binge drinking.
Des études précédentes réalisées sur le même sujet ont montré un nombre considérable de conséquences négatives de ce mode de consommation sur le cerveau, qui semble favoriser les mauvaises performances scolaires, les comportements sexuels à risque, ainsi que les mauvaises prises de décision.
Morale de l’histoire : ce n’est pas parce qu’une consommation d’alcool est ponctuelle qu’elle est anodine et les dégâts d’une consommation excessive d’alcool sur le cerveau ne riment pas forcément avec chronicité.
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