En marge de la signature du partenariat entre l’université privée Sesame et l’entreprise SoWhen, nous avons rencontré Mohamed Marouene, président et co-fondateur de l’entreprise qui a bien voulu répondre à nos questions sur la réalité virtuelle et la convergence technologique. Interview.
leconomistemaghrebin.com : Pourriez-vous présenter à nos lecteurs SoWhen ?
Mohamed Marouene : Pour la petite anecdote, SoWhen est un terme d’origine arabe. En effet, nous nous sommes rencontrés autour du court-métrage Logorama qui a eu un Oscar en 2010. Nous cherchions un nouveau nom de société qui répond à un marché qui est en constante évolution, car avec la crise de 2008, nous nous sommes rendu compte que les entreprises géantes qui sont dans l’hyper spécialisation et qui sont là avec des organismes très lourds ne peuvent pas répondre aux nécessités d’un marché de travail qui évolue constamment.
Donc nous nous sommes dit pourquoi ne pas trouver une forme d’entreprise qui serait beaucoup plus souple. Et c’est l’idée que nous avons eu avec mon associé Freddy Kone. Dans le cadre de cette idée nous nous sommes dit quel nom on pourrait donner à cette société ? C’est là que nous avons pensé aux origines de l’Homme et à la découverte du feu par le silex ( الصوان ). L’appellation SoWhen en anglais c’est comme une invitation qui montre que nous sommes prêts à penser et à réaliser des projets dans lesquels on retrouve cette dimension multiculturelle qui est présente dans notre société. De plus, entre le terme arabe et le terme anglais il y des sonorités similaires.
L’entreprise est en activité depuis 2010. Elle a fait ses débuts dans une pépinière d’entreprises à Paris. Dès le départ, on a cherché à se lier avec des partenaires qui pourraient avoir des besoins, dans le monde graphique et de la communication. Première chose qu’on a faite dès qu’on est arrivé à la pépinière est de contacter toutes les entreprises qui y sont présentes.
Au fur et à mesure, nous avons commencé à utiliser les nouvelles technologies pour présenter les films de publicité des entreprises comme le relief 3D. D’ailleurs, les gens ont découvert cette technique avec le film Avatar. Nous avons trouvé la solution pour offrir cela même aux entreprises. Ainsi, on est passé d’une offre très spécifique à une offre beaucoup plus globale où on propose du concept jusqu’à la diffusion. Nous aidons les gens à communiquer d’une façon innovante et on crée des formes de divertissement pour le grand public et c’est ça le côté hybride dans l’entreprise.
Dans ce sens là, SoWhen a réalisé plusieurs projets….
À l’Euro 2016, en collaboration avec Orange, nous avons réalisé un projet de réalité virtuelle diffusé dans six villes françaises. Je m’explique : l’utilisateur entre dans une salle sombre et met le casque de réalité virtuelle et du coup il est téléporté au Vélédrome de Marseille et il vit l’ambiance d’un match de foot et essaie de marquer un but sous les applaudissements des spectateurs et les commentaires de Jean-Michel Larcé le commentateur de la Coupe du monde 1998.
Nous avons eu un projet pour le compte de Michelin, dans le cadre du Salon de l’automobile de Francfort 2017. En effet, Michelin avait besoin de communiquer sur sa nouvelle image pour dire que Michelin ce n’est pas uniquement les pneus. Ainsi, l’entreprise nous a demandé de faire une vidéo montrant la nouvelle version de communication de Michelin, raison pour la quelle nous avons conçu un film en réalité virtuelle qui montre toute la présence de Michelin dans la vie des gens.
La troisième expérience est un QPM c’est-à-dire un spectacle que pour moi. Et c’est le premier spectacle d’arts vivants dédié spécialement à la réalité virtuelle sans public et tout cela est transmis en live à travers Youtube à 360° et on peut le visionner à travers son smartphone. Le public peut interagir avec les artistes en temps réel à travers Twitter et Facebook et c’était une première mondiale.
Est-t-il possible d’appliquer cette technologie au tourisme tunisien ?
Bien sûr que oui. D’ailleurs pour cette raison nous sommes à Tunis actuellement. Nous avons un projet qui sera réalisé dans le secteur touristique afin de donner plus de visibilité au patrimoine tunisien. Quand on étudie l’histoire d’Hannibal et de Didon par exemple, pourquoi ne pas les voir ? Pourquoi ne pas revivre l’histoire de tous ces personnages historiques en réalité virtuelle ? Les nouvelles générations ont tendance à ignorer l’histoire et ne sont pas des lecteurs assidus de livres d’histoire. Par contre, si on leur présente cela sous forme de réalité virtuelle, les jeunes pourraient apprendre et mémoriser plus facilement. Le projet est actuellement en phase de concertation avec le ministère.
Vous dites que vous utilisez la convergence technologique dans vos projets. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Les technologies suivantes sont utilisées d’une façon individuelle : Big Data, Machine Learning, Intelligence Artificielle, IOT et AR/VR. Par contre, elles sont rarement utilisées en même temps. Ce que nous avons essayé de montrer est de créer des outils technologiques qui permettent de standardiser toutes les technologies précitées pour offrir une meilleure expérience à l’utilisateur.