« Industries aéronautique et automobile : comment s’intégrer dans la chaîne mondiale ? », tel est le thème débattu par Hichem Elloumi, vice – président de l’UTICA, Thierry Haure-Mirande, président de GITAS, Georges Bui, Purchasing, vice – président – Middle East and Africa – Groupe PSA, Adel Fekih, vice – président d’Airbus Mena et Nabhane Bouchaâla, président de la « Tunisian Automotive Association », et ce, en marge de la première journée des « Rencontres Africa 2017 » – Tunis, tenues les 05 et 06 octobre.
En évoquant l’intégration de la Région Afrique à la France en particulier et à l’Europe en général et aussi de la spécificité tunisienne, Hichem Elloumi a annoncé que dans ces deux secteurs structurants, il y a en Tunisie les plus grands équipementiers et industriels internationaux mais aussi une base d’équipementiers et entreprises tunisiennes de dimension internationale. Ces derniers sont aujourd’hui des leaders mondiaux et régionaux dans le domaine des composantes automobiles. D’où, le partenariat sud-nord-sud.
Par ailleurs, il a affirmé qu’en Tunisie ce n’est pas uniquement des prix de production compétitifs mais aussi de l’engineering, du design, du savoir-faire…Et d’ailleurs les équipementiers internationaux qui s’implantent en Tunisie sont en train de se développer et de créer des centres de recherche et développement.
Et d’ajouter que la Tunisie est aujourd’hui à un niveau qui lui permet de bien se positionner par rapport au tissu industriel mondial et de devenir une plateforme internationale et un hub pour exporter et rayonner dans le monde.
Pour tout ce qui est de la formation dans les industries aéronautique et automobile, M. Elloumi a précisé que la Tunisie a réellement une grande avancée en matière d’enseignement supérieur mais également au niveau de la formation professionnelle. Elle a ainsi une très grande richesse : ses ressources humaines.
En ce qui concerne la vision stratégique pour se développer à l’international, notre interlocuteur a estimé qu’il demeure nécessaire d’enlever toutes les barrières d’ordre douanier et réglementaire et faciliter l’investissement dans la région. Citant l’exemple de la législation de la BCT qui ne permet pas, selon ses dires, d’investir librement !
Il faut, donc, faciliter et simplifier le processus au profit des entreprises qui ont la capacité de se développer à l’international et dans la région.
« C’est un fait avéré qu’aujourd’hui les entreprises tunisiennes sont présentes au Maroc, en Algérie et en Afrique, mais il faut aller plus loin, essentiellement au niveau de l’investissement parce que le potentiel africain est énorme. Tout un travail reste à faire à plusieurs niveaux et des chemins sont à parcourir en Afrique », conclut-il.
Comment structurer les écosystèmes industriels ?
Sur cette question, les intervenants ont été unanimes quant à l’importance de l’industrie 4.0 dans la structuration des écosystèmes industriels, que ce soit dans la communication ou dans la logistique, et ce, afin de pouvoir se développer.
A cet égard, le GITAS anticipe le fait de mettre la main dans la main avec les autorités et travailler à l’éclosion des startups pour leur permettre d’opter pour l’industrie 4.0. Cette industrie constitue une des solutions adéquates pour que les industriels aéronautiques basés en Tunisie continuent à progresser et l’utilisent comme outil de développement de leurs entreprises.
A noter que l’un des fleurons de cette industrie en Tunisie va occuper le poste de la présidence de la Commission industrie 4.0 auprès du GITAS, ayant pour mission de créer, identifier et donner les moyens pour se développer à l’international.
Sur un autre plan, les interlocuteurs ont affirmé que l’Afrique doit se développer davantage dans le domaine de la production avec une totale intégration. De ce fait, les décideurs doivent étudier comment développer cette Afrique en production locale.
Dans ce domaine, la Tunisie peut aider les pays africains en ramenant des connaissances dans le secteur automobile, du savoir et la production des pièces automobiles et en assurant de bonnes relations avec la France et l’Europe pour se diriger vers les sites en Afrique pour pouvoir se développer avec un taux d’intégration allant jusqu’à 45%.
La Tunisie est dotée d’une panoplie de fournisseurs de pièces automobiles et d’une très bonne qualité livrées pour tous les constructeurs en Europe. Ce secteur compte environ 200 entreprises de fabrication de pièces, générant 80 mille employés qualifiés, dont 15% sont des cadres supérieurs.
La France doit, de son côté, participer dans cette intégration via ses constructeurs qui doivent s’installer en Afrique pour une intégration régionale et non pas pour une intégration par pays.