C’est devant nos peurs, nos craintes et nos angoisses enfouies au tréfonds de nos êtres que la nouvelle création théâtrale « Peur(s) » de Fadhel Jaïbi et sa compagne de route Jalila Baccar nous a mis. Cette pièce de théâtre dont le premier cycle de représentations s’est déroulé les 6,7 et 8 octobre à la salle Quatrième Art évolue dans un univers cauchemardesque où le spectateur se trouve prisonnier -comme les personnages de la pièce- d’interrogations sans réponse. Tentative de lecture.
Pour mener à bien sa nouvelle aventure théâtrale, le metteur en scène de la pièce Fadhel Jaïbi a sélectionné une constellation de comédiens dont le talent est incontestable, à savoir Fatma Ben Saïdane, Ramzi Azayez, Noomen Hamda, Lobna Mlika, Aymen Mejri, Nesrine Mouelhi, Ahmed Taha Hamrouni, Mouïn Moumni et Marwa Mannaï.
Ces comédiens ont donné vie à un texte dramatique à l’écriture duquel ils ont participé avec Jalila Baccar. Un texte qui relate l’histoire d’un « campement de jeunes scouts, accompagnés de vétérans surpris par une tempête d’une intensité exceptionnelle et enseveli sous les dunes de sable. Neuf rescapés se réfugient dans un ancien hôpital en ruine, fuyant la menace des vents. »
À travers deux heures de spectacle, nous assistons à la résistance des neuf scouts contre la mort et la disparition, porté à bout de bras par un désir ardent de défier la fatalité. Tout respire la destruction et le néant dans cette pièce.
Tout est symbole dans cette pièce et tout interpelle le spectateur pour plusieurs degrés de lecture. Commençons par le titre : « Peur(s) » est annonciateur d’un univers théâtral obscur, souligné par un décor sobre aux couleurs sombres. Le lieu se livre aussi aux interprétations du spectateur. C’est un vieil hôpital avec des médecins incompétents et des équipements peu fonctionnels, un espace macabre.
Jalila Baccar a choisi de mettre ses personnage face à une tempête exceptionnelle, dans un lieu fermé qui respire la mort. A travers des dialogues entre les personnages, le spectateur se rend compte des thématiques abordées à travers la pièce – le despotisme, l’égalité entre femme et homme, l’opportunisme et autres – de l’épaisseur psychologique de chaque personnage et que chaque personnage est un prototype de la société tunisienne. De ce fait, la tempête en question dépasse de loin un simple phénomène naturel, elle est l’expression d’un danger qui guette le peuple.
Le prochain cycle de représentations est prévu comme suit :
Vendredi 20 octobre 2017 à 19h30
Samedi 21 octobre 2017 à 19h30
Dimanche 22 octobre 2017 à 17h00