Le bras de fer sur l’indépendance de la Catalogne se poursuit. Samedi 21 octobre, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a affirmé son intention d’écarter le gouvernement régional de la Catalogne et de prendre en charge directement la province contestataire dont les affaires seront gérées par le gouvernement central.
Il a invoqué pour la première fois le recours à l’article 155 de la Constitution espagnole qui stipule : « Si une Communauté autonome ne remplit pas les obligations que la Constitution ou d’autres lois lui imposent ou si elle agit de façon à porter gravement atteinte à l’intérêt général de l’Espagne, le gouvernement, après avoir préalablement mis en demeure le président de la Communauté autonome et si cette mise en demeure n’aboutit pas, pourra, avec l’approbation de la majorité absolue du Sénat, prendre les mesures nécessaires pour la contraindre à respecter ces obligations ou pour protéger l’intérêt général mentionné. »
Le Sénat devra donc dans quelques jours se prononcer sur la décision de Mariano Rajoy de mettre un terme à l’autonomie de la Catalogne et de transférer tous les pouvoirs et toutes les prérogatives du gouvernement régional à Barcelone vers le gouvernement central à Madrid. Il est presque sûr que le Sénat espagnol se rangera du côté du chef du gouvernement espagnol, d’autant que M. Rajoy dispose du soutien sans réserve de la principale opposition et d’un large soutien populaire dans le pays.
Les étapes que compte prendre le Premier ministre espagnol consistent à écarter de la scène tous les membres du gouvernement catalan, en commençant par le premier d’entre eux, Carles Puigdemont, de prendre le contrôle de la police et du centre de télécommunications et d’organiser dans six mois de nouvelles élections en Catalogne.
Quelques heures après l’annonce des décisions du gouvernement central, Carles Puigdemnt était à la tête d’une manifestation de 450.000 personnes dans les rues de Barcelone pour dénoncer « le coup de force » qui se prépare à Madrid. Dans son discours devant la foule pro-indépendance, le chef du gouvernement catalan, Carles Puigdemont, s’est adressé aux dirigeants et aux citoyens européens, les alertant sur « les dangers qui menacent les valeurs fondatrices de l’Europe ».
En fait il est peu probable que les appels désespérés à l’Europe pour venir à son secours trouvent un écho auprès des dirigeants ou des citoyens du Vieux continent. Pour eux, M. Puigdemont va à contre-courant. A un moment où l’Europe cherche à renforcer son unité, voici une province qui veut se détacher de l’un de ses membres les plus importants et lui imposer son indépendance contre la volonté de la quasi-totalité du peuple espagnol, sous prétexte qu’une majorité des Catalans n’aiment plus faire chambre commune avec le reste des Espagnols.
Pourquoi les Catalans veulent-ils prendre leur indépendance ? Sont-ils opprimés ? Non. Sont-ils marginalisés ? Non. Sont-ils méprisés ou traités injustement par le reste des provinces espagnoles ? Certainement pas. Alors où est le problème ? C’est simple, les Catalans qui sont plus riches que les Andalous, les Asturiens, les Basques et les Castillais, plus riches que les habitants des provinces d’Aragon, des îles Baléares, de la Galice, de Valence et de la Rioja ne veulent plus partager. Ils veulent que leur richesse reste en Catalogne et ne va pas contribuer au développement des autres régions espagnoles, dont certains habitants sont qualifiés de « descendants des Arabes » et traités avec condescendance.
Les Européens ne voleront certainement pas au secours d’une province dont l’égoïsme risque de se révéler dévastateur pour de nombreux pays européens comme la Belgique, la France et l’Italie.
En Italie justement, le « virus de l’indépendance » semble revigoré par les événements de la Catalogne. Dimanche 22 octobre, les régions de la Lombardie et de la Vénétie ont organisé un référendum sous la houlette de la Ligue du Nord qui veut imposer plus d’autonomie vis-à-vis de Rome, en attendant l’indépendance…
En Espagne comme en Italie, les provinces du nord (Catalogne et Lombardie) sont plus riches que les autres, et leur désir d’indépendance va de pair avec le désir des Catalans de ne plus « financer » l’Andalousie et celui des Lombards de ne plus « financer » le Mezzogiorno. C’est le même phénomène que l’on observe en Grande-Bretagne où, l’Ecosse, cette province du nord du Royaume-Uni, est plus riche que le reste des provinces et tient référendum sur référendum sur l’indépendance.
Pendant des milliers d’années, notre monde est habitué au phénomène naturel de la révolte des gueux et des va-nu-pieds. Avec les Catalans d’Espagne, les Lombards d’Italie, les Ecossais du Royaume-Uni et, demain peut-être, les Flamands de Belgique, le monde est en train d’inaugurer une nouvelle ère, l’ère de la révolte des riches.
Pourquoi pas chez nous?mais le chez-nous est totalement différent.En Europe, ce sont les riches encore riches et toujours riches, qui veulent se séparer des autres croyant qu’ils encaissent plus qu’ils reçoivent de leur gouvernement.Mais chez nous, ce sont les riches qui ont été opprimé en leur privant de leur richesse sans merci sans investir chez eux.Voyez-vous la différence.C’est pour cela on attend un modèle économique qui revalorise les marginalisés et les privés de leur richesse. Appel à nos fonctionnaires en politique de sentir la douleur du Tunisien qui ne sent pas sa « Tunisienneté » ,chez lui, il est aliéné chez lui.Soyez à la hauteur de la responsabilité historique qui vous a été donnée.