En marge des tendances hôtelières 2017, édition tunisienne, organisées aujourd’hui à Tunis, Philippe Gauguier, représentant d’In Extenso (France), branche de Deloitte chargée du tourisme, culture et hôtellerie, est revenu sur les chiffres clés de la période 2014/2017 du secteur hôtelier en Tunisie.
De prime à bord, M. Gauguier a annoncé qu’au plan mondial, le 1/6 de la population mondiale consommait en 2012 les produits touristiques hôteliers. Depuis cette date, il a été constaté que le rythme de croissance reste significatif avec des taux allant de 3 à 5% par an, ce qui renforce la position du secteur hôtelier dans l’économie mondiale.
Pour le bassin méditerranéen, il représente 35% de cette demande touristique, avec une croissance sur l’Afrique du Nord qui reste pour les Européens une destination naturelle.
Pour la Tunisie, l’évolution des arrivées touristiques a été caractérisée par une croissance régulière depuis une vingtaine d’années, avec effectivement deux chutes qui ont été fatales pour le tourisme, à savoir l’insécurité et les attentats terroristes, notamment en 2015.
Concernant les performances de l’hôtellerie, l’offre hôtelière tunisienne affiche un parc de 824 hôtels d’une capacité de 120 000 chambres avec environ 150 000 lits.
Cette offre est restée stable ces trois dernières années et elle est focalisée essentiellement sur le balnéaire à hauteur de 80%. Cette activité est concentrée principalement dans 5 régions touristiques de la Tunisie, avec une part majeure pour Djerba, Hammamet et Sousse – Monastir. Tunis accapare environ 10% de cette offre qui s’ajoute au tourisme d’affaires et le business hôtelier et seulement 6% de l’offre ne se situe pas sur le littoral.
Sur les 55 hôtels observés dans l’étude chiffrée d’In Extenso, il a été constaté que l’offre hôtelière tunisienne est plus axée sur le tourisme de masse, soit 140 chambres par hôtel en moyenne contre 35 à 45 chambres par hôtel en moyenne en France.
Revenant sur l’évolution de la performance annuelle sur la période 2014-2017 (taux d’occupation, moyenne des prix et chiffre d’affaires par chambre disponible), Philippe Gauguier a observé une stabilité des prix moyens, de vrais signes de la part des hôteliers et une reprise en quelque sorte à Tunis. Mais la reprise significative a été constatée à Hammamet lors des quatre premiers mois de l’année 2017.
En comparaison de 2015, année de crise exceptionnelle en Tunisie et 2014, année de référence, 2016 n’a pas encore retrouvé ses performances, à l’exception de Tunis qui a été marquée par une performance régulière et assez résiliente.
L’hôtellerie balnéaire : 2/3 du chiffre d’affaires
Sur les quatre mois de l’été, l’hôtellerie balnéaire représente 2/3 du chiffre d’affaires de l’hôtellerie tunisienne. Ajoutant les deux mois d’après, le balnéaire représente la quasi-totalité du chiffre d’affaires, soit 85%.
Par réparation des 5 régions, un recul des performances générales a été observé en 2016 et le marché a été pris en main par l’hôtelier grâce à l’élasticité de prix moyens. En comparaison de 2014, les prix moyens ont redressé la barre et un retard significatif a été enregistré en termes de fréquentation, signe d’un marché sain.
Sur Hammamet, la reprise de 2016 se fait sur le taux d’occupation avec une faible progression des prix moyens. En comparaison de 2014, un retard a été enregistré en raison d’un manque de fréquentation.
Sur Sousse – Monastir, il y a eu une plus forte progression des prix moyens et de taux d’occupation. Une augmentation du chiffre d’affaires est due principalement à la fréquentation. Par rapport à 2014, cette fréquentation est encore en retard.
Sur Djerba, le marché a retrouvé des couleurs grâce à l’augmentation du taux d’occupation. Par rapport à 2014, le retard est creusé par un manque d’occupation et de prix moyens.
Sur Tunis, le marché a été relancé en raison de la fréquentation et la forte progression des prix moyens.
Revenant sur l’évolution des performances durant les quatre premiers mois de 2017 contre la même période de 2016, les prix moyens ont sensiblement augmenté, du fait de la fréquentation, notamment sur Tunis.