Le Forum Global Deal, qui a eu lieu aujourd’hui, est co-organisé par l’Ambassade de Suède et la Chambre de Commerce Tuniso-Suédoise. L’événement vise à renforcer les échanges d’expériences entre la Tunisie et la Suède, qui s’est déroulé sous la forme d’un panel ayant pour thème «Comment le dialogue social peut-il contribuer à la croissance économique inclusive et au développement durable?».
Présent lors du panel, Noureddine Taboubi, le Secrétaire Général de l’UGTT, a souligné que l’expérience tunisienne est un bon exemple de démocratie naissante. Selon lui, l’objectif est de relever ensemble les défis et parvenir à trouver des solutions communes dans la lutte contre le chômage et la pauvreté. Il souligne, à cet effet: « Le marché de l’emploi est confronté à différents obstacles. Nous, en tant que syndicats, nous sommes en faveur du dialogue social. D’ailleurs, l’expérience Tunisienne a su se démarquer des autres expériences. Et pourquoi pas ne pas tirer profit de cette situation pour aller de l’avant ».
Même constat pour Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, qui lui aussi a ajouté: « Nous sommes fiers de notre expérience tunisienne, qui est un bon exemple à suivre. Tout comme il serait intéressant de suivre d’autres modèles comme celui de la Suède, un bon exemple à suivre ».
Il ajoute: « La démocratie sociale pratiquée en Suède est un exemple à méditer. D’ailleurs, plusieurs pays comme ceux d’Amérique Latine s’y sont inspirés afin de lutter contre la pauvreté. Je pense que nous avons tout à gagner à développer nos rapports et nos relations que ce soit au niveau des Etats, ou avec les organisations, pour mieux étudier ces success stories et mieux saisir l’institutionnalisation du dialogue social ».
Evoquant la question du PLF 2018, « ce projet de loi a été le fruit de dialogues et de concertations, “ nous pensons que ce dialogue social ne doit pas être occasionnel car nous voulons l’institutionnaliser pour garantir sa stabilité », nous a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Stefan Löfven, Premier Ministre suédois, à la tête de cette initiative, explique que l’objectif de Global Deal est de: « s’assurer que davantage de personnes dans le monde aient des emplois sûrs et que les ressources économiques soient mieux réparties. Que plus de personnes travaillent dans des conditions convenables et vivent décemment de leur salaire ».
De son côté, l’ambassadeur de Suède en Tunisie, Fredrik Florén, a fait savoir, lors de son discours, que la démocratie ne se résume pas à des élections libres. Il conclut: « Pour être efficace sur le long terme, il est nécessaire d’établir des institutions qui garantissent l’Etat de droit. Il est également important d’avoir un débat libre sur les questions sociales importantes et de répondre aux besoins de tous les citoyens ».
Notons que l’événement vise à inciter les gouvernements, les entreprises, les syndicats et autres organisations à prendre des engagements concrets afin de favoriser le dialogue social. En devenant partenaire de cette initiative, « la Tunisie démontre sa volonté à prendre des engagements réels pour la réussite du dialogue social », telle est la devise du Global Deal.
Il est clair que l’exemple suédois a fourni des arguments plus solides en faveur du dialogue social (négociations collectives et bien d’autres…). Ce fameux modèle a su se relever et a restauré » la valeur du travail », et le plein emploi, après une grande crise économique qu’a connue à la fin des années 80, à savoir le recul du PIB, explosion de la dette publique.
Mais aujourd’hui, l’exemple de la Suède est un bon exemple où les inégalités sont fortement réduites, le taux de chômage (6,7 %) figure parmi les plus bas. Quant aux taux d’emploi, il demeure le plus élevé des pays de l’Union européenne (81 % pour la classe d’âge 20-64 ans). En somme, le modèle suédois n’est ni un mythe ni une légende, mais bel et bien un modèle qui fonctionne.