La violence prend de l’ampleur en Tunisie. Une étude faite par l’Institut tunisien des études stratégiques affirme que le nombre des plaintes relatives à des actes de violence a atteint plus de 500 mille de 2010 à 2016.
Ce chiffre présente, selon la même source, 25% de l’ensemble des plaintes déposées dans les tribunaux tunisiens. De 2010 à 2016, le nombre des plaintes relatives à la violence sous ses différents aspects (vol et/ ou meurtre) a atteint 500 mille, soit 20% de la totalité des plaintes déposées.
Autre indice alarmant: le nombre des plaintes déposées pour crime est très révélateur. Si entre 2006 et 2010, 1000 procès ont été enregistrés, entre 2010 et 2016, 1550 plaintes ont été déposées. Dans le même contexte, l’étude n’a pas exclu la possibilité que le nombre atteigne 1700 à fin 2017.
Ainsi, l’étude considère que 66% des personnes impliquées dans des affaires de violence, pendant les dix dernières années, n’ont pas dépassé le niveau secondaire, contre 34% ayant un niveau secondaire et un niveau universitaire. Pour ce qui est de la tranche d’âge, 95% des personnes concernées ont plus de 18 ans contre 5% dont l’âge est moins de 18 ans.
Expliquant les raisons de la montée en flèche des phénomènes dans les milieux urbains par rapport au milieu rural, l’étude considère que la violence urbaine est due à la densité de la population dans un certain nombre de quartiers comme Douar Hicher, Cité Ettadhamen, El Kram, Sidi Houcine-Essijoumi, ainsi qu’à l’abandon scolaire, la précarité et l’absence de l’encadrement de la famille et de l’école.
De 2006 à 2010, 110 mille procès relatifs à la violence ont été enregistrés dans les milieux urbains et 70 mille dans les milieux ruraux. De 2011 à 2017, 135 mille procès ont été enregistrés dans les milieux urbains et 80 mille en milieu rural.
L’étude affirme que le phénomène n’épargne pas les établissements scolaires. De 2012 à 2015, 67 412 cas de violence ont été enregistrés dans les établissements scolaires.