La tournée de 9 jours ( 14-21 novembre, France-Tunisie-Nigeria) du secrétaire d’État adjoint américain John J. Sullivan est considérée comme importante. Cette visite en Tunisie, la première du secrétaire d’Etat américain adjoint, était très attendue en raison des enjeux géopolitiques. Au programme, à l’ordre du jour des rencontres avec le président de la République et le chef du gouvernement, le volet économique, sécuritaire et le dossier libyen.
Dans la foulée de cette visite, John J. Sullivan a déclaré lors d’un point de presse : « Depuis toujours, la Tunisie a une place privilégiée auprès des USA. Nos relations remontent à plus de deux cents ans, où il est bon de savoir que la Tunisie fut le premier pays d’avoir reconnu les USA comme étant un Etat. D’ailleurs, nos relations ont été consolidées depuis et se sont basées sur des valeurs et des intérêts communs”.
Le volet économique
Il a déclaré: « L’appui des Etats-Unis à la Tunisie s’est élevé à hauteur de 205,4 millions de dollars, soit 512,8 millions de dinars tunisiens, correspondant à une hausse de 30% par rapport à 2016″. Et de poursuivre: “Il est important de poursuivre cet appui. Les réformes économiques, la lutte contre la corruption sont des sujets à l’ordre du jour et qui ne manqueront pas de rejaillir sur la croissance économique, le climat des affaires et le retour des investisseurs étrangers en Tunisie « .
Les enjeux de cette visite sont donc multiples dont la coopération sur le plan sécuritaire : « Intensifier la coopération stratégique tuniso-américaine dans la lutte contre le terrorisme et contre toute organisation terroriste est plus que nécessaire. Nous devons tous être vigilants plus que jamais pour mieux contrer ce phénomène ».
C’est dans cette même optique que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a salué la transition démocratique en Tunisie qui, selon lui, est un exemple qui illustre la manière dont un pays peut évincer une dictature et créer une société démocratique. Il ajoute: « L’Europe peut soutenir la Tunisie pour faire face au problème du chômage qui affecte sa jeunesse et peut accueillir une partie de ces jeunes de différentes manières, en les formant ou en leur accordant des emplois temporaires, tout en leur permettant de revenir et de faire quelque chose d’utile dans leur propre pays ».
La lutte contre le chômage en Tunisie
Il s’agit d’une question essentielle et une priorité aux yeux du Secrétaire général de l’ONU. Il a conclu dans ce contexte: « Soutenir la Tunisie sur ces questions serait, à mon avis, beaucoup plus important que de tenter de convaincre la Tunisie de ne pas laisser les gens s’embraquer et venir en Europe. Et c’est la priorité que je n’ai pas encore vu dans la coopération internationale.La réduction du chômage des jeunes étant, à mon avis, l’objectif le plus important qui devrait exister dans les plans de développement nationaux et dans la coopération internationale ».