Les préparatifs pour le deuxième Congrès confédéral de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT), qui se tiendra du 2 au 4 décembre, vont bon train.
Ce deuxième congrès confédéral a été placé sous le thème « La CGTT, un syndicat citoyen d’avenir », et ce, avec une importante participation de femmes et de jeunes.
La séance d’ouverture se déroulera le samedi 2 décembre au Palais des Congrès à Tunis avec la participation de camarades et amis, tunisiens et étrangers, de la CGTT.
Le congrès se poursuivra à Hammamet les 3 et 4 décembre 2017. Les congressistes débattront de la question de la refondation du mouvement syndical sur la base de la culture de la citoyenneté lors de la phase de la transition démocratique et adopteront un plan d’action pour les cinq prochaines années incluant un contrat social citoyen.
Le congrès devrait élire un Comité directeur composé de 41 membres lequel, à son tour, devrait élire un Bureau exécutif confédéral composé de 11 membres dont le Secrétaire général de la Confédération.
1000 participants sont attendus pour ce deuxième congrès de la CGTT. L’objectif de ce jeune syndicat consiste à prouver que le pluralisme syndical est une réalité observée sur le terrain. 90 000 salariés sont déjà membres de la CGTT qui a pour vocation de défendre et encadrer les intérêts sociaux des salariés notamment en matière de santé, éducation, transport et autres. Aujourd’hui, 80% des membres de la CGTT ont moins de 40 ans.
Toutefois, «en Tunisie, 90% des salariés ne sont pas encore membres de l’un des syndicats des pays. Nous sommes l’alternative. Depuis 2011, le nombre des adhérents à la CGTT s’est multiplié par dix», a fait savoir Habib Guiza, son Secrétaire général, lors d’un point de presse tenu récemment à Tunis.
Et d’ajouter que le gouvernement doit négocier sur un pied d’égalité avec les différents syndicats du pays et lutter contre la corruption dans le domaine syndical.
Pour le Secrétaire général de la CGTT, une représentativité basée sur le pluralisme est le seul moyen de mettre fin au monopole syndical, rappelant que le pluralisme syndical est inscrit dans la Constitution tunisienne, dans le Code du travail et dans les conventions internationales.
Fondé le 3 novembre 2006, la CGTT, qui a rencontré plusieurs difficultés depuis son lancement, a tenu son premier congrès en décembre 2011. Pour faire face à un système syndical quasi monopolistique, elle a porté plainte auprès de l’Organisation Mondiale du Travail (OMT) contre le gouvernement de la Troïka pour non-respect du pluralisme syndical.
Notons que le Tribunal administratif a annulé le 26 juin 2015 une décision du gouvernement dont les conséquences privaient la CGTT du droit de négociation, de la retenue sur les salaires, de la mise en disponibilité des syndicalistes et autres. Le Tribunal a déclaré recevable, quant à la forme et au fond, l’action en justice intentée dans ce sens par la CGTT et a reporté ses frais aux dépens de l’Etat.
Après l’assassinat de Mohamed Brahmi en 2013, la CGTT a proposé une feuille de route pour faire face à la crise politique qui secouait le pays.
Avec la tenue de ce deuxième congrès et dans cette difficile étape de transition démocratique, de reconstruction et de redressement national, la CGTT devrait franchir une nouvelle étape dans son militantisme pour la mise en place d’un véritable pluralisme syndical. Les cinq prochaines années seront celles de tous les défis.
L’histoire dira certes que les efforts des fondateurs, des adhérents et de ceux qui sont aujourd’hui aux commandes de ce syndicat national auront largement contribué à la grandeur du mouvement syndical national.