Pas un seul pays africain ne consacre suffisamment de ressource pour la recherche, un manque d’engagement navrant envers un secteur vital, décrié par des scientifiques africains à l’occasion du sommet Europe-Afrique d’Abidjan.
La part du budget que consacre chaque pays africain à la recherche ne dépasse en effet guère les 0.5%, ce qui est impensable pour ceux qui ont compris que pour construire un pays et assurer son progrès, l’innovation joue un rôle fondamental.
Les scientifiques ne mâchent pas leurs mots pour décrire la situation actuelle, à l’instar du professeur Daouda Aïdara, président de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines qui affirme que : « La situation de la recherche africaine est désastreuse, avec moins de 100 publications par an dans les grandes revues internationales, contre 3 000 pour l’Europe ».
Encore très loin de l’objectif d’1% du PIB du « plan d’action de Lagos (1980-2000) », les pays d’Afrique sont à la traîne et ne semblent toujours pas prendre conscience de la nécessité d’investir dans le secteur des sciences et technologies. Or dépasser ce seuil est essentiel afin que l’innovation soit un levier de développement.
Devant l’urgence à inverser la donne, pas moins de 200 scientifiques africains, chercheurs, académiciens, responsables de structures panafricaines de recherche et de développement technologique ont lancé un appel aux dirigeants politiques pour soutenir davantage la recherche en sciences et technologies dans le continent, en assurant notamment un meilleur financement.
Un appel qu’ils ont baptisé « Appel d’Abidjan » ou plutôt un cri de détresse pour attirer l’attention sur la situation désastreuse de la recherche en Afrique.
Car, en effet, en dépit du fait que les compétences intellectuelles des chercheurs africains soient indéniables, le secteur des sciences et technologies reste statique, l’Afrique n’étant que « consommatrice des résultats de la recherche scientifique et technologique des autres continents ».
« Vous, décideurs et acteurs politiques de l’Union Africaine, votre engagement à intégrer la Recherche scientifique et technologique dans vos actions politiques sera déterminant pour l’avenir de notre continent », concluent les signataires de l’appel. L’initiative est louable certes mais cet appel sera-t-il entendu ?