Comment sensibiliser les hommes aux problématiques de parité ? Ou plus encore être femme dans un monde d’hommes, comment cela se passe-t-il ? Telles sont en partie les questions posées lors du congrès international sur le thème: “The role of media in bridging the gender gap”, organisé par le Centre jordanien des femmes journalistes et le Centre des études de la femme, en collaboration avec la GIZ, qui se tient les 4 et 5 décembre à Amman, dans le cadre du projet “Ana hunna” ( Je suis là, I am here).
Elles sont venues des quatre coins de la région MENA, du Liban, d’Egypte, de la Palestine, d’Arabie Saoudite, du Yémen, de la Jordanie, d’Irak. Chacune d’elles a évoqué son parcours, d’autres ont exposé les difficultés pour briser le plafond de verre.
Evoquant la question de la présence de femmes dans les postes de décision dans le secteur des médias, elle s’avère assez faible, avec des différences d’un pays à un autre. Pour l’Egypte, le taux ne dépasse guère 1%, soulève Dr Azza Kamel, Founder and Manager, Appropriate Communication Techniques for Development (ACT).
Tant de femmes compétentes et si peu reconnues, a précisé Zeina Fayad, journaliste au Liban, ajoutant que la femme demeure sous-représentée dans les postes de décision dans le secteur des médias.
“Il n y a pas de visibilité dans le leadership dans la région MENA encore moins dans les médias. On est encore dans le stéréotype et dans l’exclusion”, a-t-elle poursuivi.
Pour le cas de la Jordanie, sur les huit journaux quotidiens, deux femmes y travaillent, une comme étant rédactrice-en-chef et la seconde dans l’administration, regrette Roula el Houroub, journaliste jordanienne. « Il est temps que la femme arabe joue son rôle pleinement dans la vie professionnelle et qu’elle soit un vecteur éminent dans les postes décision« , affirme-t-elle.
A l’occasion de ce colloque, les intervenantes prévoient qu’en ce qui concerne le climat médiatique, il va falloir encourager le partage du pouvoir et la prise de décision. Le partage des responsabilités entre hommes et femmes devrait être instauré non seulement sur le plan professionnel, mais également dans l’éducation des enfants.
Sensibiliser les hommes aux problématiques de la parité demeure l’enjeu majeur. Les lois ont beau l’exiger, c’est au niveau du changement des mentalités que cela se passe et à ce niveau tout le monde convient qu’il reste un long chemin à parcourir. Il faudrait commencer par combattre les stéréotypes négatifs à l’égard des femmes véhiculés par les chaînes TV. Le constat est clair : la parité hommes-femmes est encore un vœu pieux sous tous les cieux et aux quatre coins du globe.