Par-delà les déclarations, la réalité et les lois économiques en Tunisie n’arrêtent pas de nous interpeller. Ils ont prouvé, primo qu’il n’ y a pas plus solvable que l’Etat, que les difficultés ont toujours une fin. Secundo, on ne peut s’entêter à reporter éternellement certaines décisions car le coût de la lenteur est parfois plus élevé que celui de la décision prise à temps avec courage, moyennant les éclairages et la pédagogie nécessaires. Sans attendre qu’un psy nous explique le comportement schizophrénique de certains signataires du Pacte de Carthage et qui se rétractent tout en gardant les portefeuilles ministériels, quelques éléments doivent être mis en relief.
Premièrement, les crises des finances publiques, généralement, succèdent à des crises sociales et politiques, tout en les amplifiant, car nous en avion connu en 1968-69, en 1980 – 81, en 1984, en 1986 et 1987, et nous avions retrouvé une meilleure santé économique et financière, après 1986, grâce au Plan d’Ajustement Structurel, si décrié à l’époque par ceux-là mêmes qui s’opposent aujourd’hui à tout plan et programme de redressement national et qui regardent le monde de l’économie et des finances à travers le trou de la serrure. Et condamnent le pays à la régression et au déclin.
Deuxièmement, toutes les expériences ont montré qu’une vision purement et exclusivement comptable ne résoudrait pas le moindre problème posé par les Finances publiques.
Troisièmement, la vision court-termiste comptable a bloqué toute tentative d’avancer sur le bon chemin. Il est plus qu’évident que le pays n’arrête pas de vivre avec une grave crise des finances publiques depuis quelques années. Un important effort de stabilisation a été entrepris en 2014. Ainsi, le déficit public a été ramené à 4.2% du PIB. Mais, les déséquilibres ont repris de plus belle. On peut imputer cette crise à deux facteurs importants. Le premier est le gap de plus en plus grand entre les Recettes et les Dépenses de l’Etat. Pour l’année en cours, on est à 32 milliards de dinars de dépenses face à 24 milliards de dinars de recettes. On doit tout de même rappeler la faible croissance que connaît notre pays. Elle se traduit par un manque à gagner de recettes fiscales. Rappelons qu’un point de croissance, génère entre 300 et 400 millions de dinars de recettes fiscales.
Ainsi, les questions relatives aux Finances publiques ne peuvent trouver de réponses sérieuses et efficaces. La seule perspective est beaucoup plus large que la vision comptable qui prévaut actuellement à savoir la vision large et globale, incluant le retour de la croissance et de l’investissement.
Jusqu’à quand va-t-on tergiverser ?