Au cours d’un entretien enregistré, de plus de 30 minutes sur la chaîne nationale El watanya 1, le Chef du gouvernement Youssef Chahed s’est livré à un exercice de communication, défendant son action pour l’année 2018, une année de l’emploi et de la continuité de la guerre contre la corruption. Que faut-il retenir de l’interview de Youssef Chahed?
Souhail Alouini, député du bloc parlementaire Machrou3 Tounes, a fait savoir que l’allocution de Youssef Chahed s’est voulue réaliste sans verser dans un optimisme de circonstance.
Selon lui, il a exprimé les choses d’une manière claire, en déclarant: « Il a évité la langue de bois. La situation n’est pas idéale, ce qui explique son appel à serrer la ceinture. »
Sur le plan politique, M. Alouini a indiqué que le chef du gouvernement « a réitéré son entente avec le président de la République loin des fantasmes de certains qui rêvent d’une instabilité politique et de tiraillements entre les deux pouvoirs exécutifs », ce qui serait, à mon avis, préjudiciable pour le pays.
Et d’ajouter: « La réussite sécuritaire est à mettre à l’actif de ce gouvernement, mais comme beaucoup de Tunisiens, nous sommes dans l’expectative quand on parle de lutte contre la corruption. En effet, le marché parallèle et la contrebande n’ont pas encore été éradiqués. Un article dans ce sens dans la LF 2018 aurait été le bienvenu pour interdire la circulation des grosses sommes d’argent. »
Et de poursuivre: « Tout comme Youssef Chahed n’a pas manqué de revenir sur la nécessité de mettre en place des grandes réformes au niveau de l’administration. Ces réformes n’ont que trop tardé. C’est la condition sine qua non pour le décollage économique, à travers le retour des investisseurs, ainsi que la création de la richesse et de l’emploi. »
M. Alouini demeure optimiste quant à 2018 qui doit être une année charnière pour le décollage. « Je reste optimiste avec certaines réserves qui pourraient être levées par une meilleure lutte contre la corruption », a-t-il conclu.