L’Union des enseignants universitaires chercheurs tunisiens (IJABA) a tenu une manifestation à la Place de la Kasbah, hier 11 janvier. 1500 enseignants universitaires ont répondu présent à ce rassemblement. Abdelkader Bousslama, coordinateur général adjoint du syndicat revient sur les raisons de la manifestation, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com
Notre interlocuteur a indiqué qu’IJABA a trois revendications principales, à savoir: la révision à la hausse du budget alloué à la recherche scientifique, le respect de l’échelon des salaires et l’ouverture du concours externe pour le recrutement des maitres assistants.
En ce qui concerne la révision à la hausse du budget de la recherche scientifique, notre interlocuteur a considéré que l’université publique n’a pas les moyens financiers pour concurrencer l’université privée. A cet égard, il a avancé que l’université publique est en train d’être lâchée par l’Etat. Dans le même contexte, il a fait savoir qu’il n’est pas aisé de faire de la recherche scientifique avec la dépréciation du dinar tunisien. «Partir à l’étranger pour donner une conférence ou pour assister à une conférence devient quasi-impossible», précise-t-il.
Concernant le respect de l’échelon des salaires, Abdelkader Bousslama a appelé le ministère à appliquer la loi de la fonction publique relative à la grille des salaires des enseignants universitaires. «La loi stipule que les fonctionnaires sont payés selon leurs diplômes», rappelle-t-il. Abdelkader Bousslama a indiqué qu’IJABA ne demande pas de nouvelles augmentations, mais uniquement l’application de la loi.
D’après lui, il n’existe pas un écart de salaire considérable entre celui d’un enseignant dans un lycée secondaire et d’un assistant dans un établissement universitaire (70 dinars), ce qui ne lui semble pas logique et est illégal.
La troisième revendication concerne le recrutement des docteurs. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifiques n’a pas ouvert le concours de maitre-assistant, ce qui veut dire qu’«aucun docteur n’intégrera l’université tunisienne cette année», regrette-t-il; avant de rappeler qu’il existe environ 3000 docteurs au chômage.
Notons par ailleurs, que cette manifestation, toujours d’après la même source, est une réponse au ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui a déclaré récemment que la grève administrative décrétée par IJABA était illégale.
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