Les femmes sont un pilier majeur de l’économie, mais leur participation au marché du travail dans les zones rurales et urbaines reste toutefois faible. La question essentielle est de savoir comment renverser cette donne. C’est en partie le débat qu’a organisé le « Maghreb Economic Forum » (MEF) en partenariat avec la Fondation Robert Bosch Stiftung, hier dans le cadre du projet “3eshra’’.
Un événement qui a rassemblé les acteurs travaillant sur l’égalité entre les femmes et les hommes en Tunisie, telles que les ONG nationales et internationales, des représentants des ambassades ainsi que des chercheurs. Le débat a traité dans une première partie de l’avancement du projet “3eshra’’ et ses objectifs.
Irene Weinz, Chef de projets Relations internationales – L’Europe et ses voisins, de la fondation Robert Bosch Stiftung, a fait savoir que l’objectif est de créer des plateformes permettant ainsi l’interconnexion des femmes tunisiennes du nord au sud, afin de pouvoir échanger sur des défis et trouver des solutions innovantes.
Et de poursuivre: « Vous savez, quand je parle avec des Tunisiennes, des Algériennes ou des Marocaines, et j’évoque les mêmes problèmes, à savoir promouvoir l’égalité homme-femme dans le cadre du travail, briser le plafond de verre, lutter contre la violence à l’égard des femmes, et que nous sommes exposées aux mêmes phénomènes, elles sont étonnées qu’un pays comme l’Allemagne affiche les mêmes difficultés. »
Et d’ajouter: « Il est important de nos jours de trouver des solutions. Avec un projet comme le nôtre, cela sera un premier pas pour arriver à cette égalité parfaite, en misant sur la collaboration d’ensemble. Comme on dit, ensemble, nous sommes invincibles. »
De son côté, Slim Bahrini, Directeur Exécutif de Maghreb Economic Forum, s’est félicité du cadre légal dont dispose la Tunisie, depuis l’adoption de la loi relative aux violences à l’égard des femmes. Il précise dans ce contexte: « Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli, même s’il reste beaucoup à faire. La Tunisie peut être non seulement un hub économique, mais un hub de réseautage de femmes leaders. »
En un mot, promouvoir l’employabilité et garantir l’égalité des chances dans les régions, tels sont les objectifs de cette démarche. Pour Islam Taboubi, coordinatrice régionale du nord-ouest du projet 3eshra, le but est de travailler sur le potentiel des femmes, à travers le savoir-faire artisanal par exemple. Elle indique: « Au départ, ça commence petit à petit et puis le projet s’agrandit. En fait, nous misons sur la pérennité du projet. » Et de poursuivre: « J’espère qu’à travers ce projet, nous identifierons les problème afin de trouver des solutions. »
D’autres évoquent la violence à l’égard des femmes, c’est ce qu’Amina Sghaier, coordinatrice de la région du Sahel, nous a indiqué. Selon elle, même si une loi a été adoptée en ce sens, il n’empêche que les violences dans toutes leurs formes persistent.
Par ailleurs, Riadh Bechir, universitaire, coordinateur régional de Médenine a mis l’accent sur le volet économique et les conditions du travail qui font que les femmes touchent un salaire inégal aux hommes.
Quant à Aida Daly, coordinatrice du projet 3eachra de Sidi Bouzid, elle s’est concentrée sur les femmes rurales, les conditions de transport, le manque d’indépendance économique et a abordé des sujets sensibles comme l’égalité dans l’héritage et la violence. Elle prône une multiplication des efforts, à travers des campagnes de sensibilisation, pour que les femmes puissent connaître leurs droits et acquis.
Etre égale à l’homme, c’est l’objectif de toutes, mais y parvenir nécessite une collaboration, un travail collectif. Et comme on dit bien souvent: « Seules, nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles. »