Si la recherche scientifique n’a jusqu’à présent pas permis de trouver une solution radicale pour le cancer, tant le champ d’action est vaste, d’autres voies sont porteuses d’espoir vis-à-vis de cette maladie. Traiter les cancers avant l’apparition des symptômes réduit de manière notable la mortalité, de ce fait l’amélioration du dépistage constitue un pilier de la prise en charge.
Parce que cette voie revêt une importance cruciale, des scientifiques de l’université Johns Hopkins de Baltimore ont mis au point un test sanguin permettant de détecter de manière efficace, huit cancers les plus fréquents par le biais d’un seul et unique examen.
Un test sanguin dont le principe repose sur l’évaluation des niveaux de 8 protéines circulantes et 16 segments d’ADN muté, spécifiques aux 8 types de cancers recherchés.
Ainsi les scientifiques ont testé la technologie qu’ils ont baptisé CancerSEEK, sur un échantillon de 1 005 patients atteints du cancer de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas, de l’œsophage, du colon et du rectum, du poumon et du sein, détectés cliniquement et non métastatiques.
Les résultats publiés dans la revue Science, montrent un taux moyen de détection de 70% pour les 8 types de cancer. La sensibilité du test de dépistage varie selon ses concepteurs, entre 69% à 98% pour la détection de cinq types de cancer (ovaire, foie, estomac, pancréas et œsophage) pour lesquels il n’existe aucun test de dépistage disponible pour les individus à risque moyen. Par ailleurs, elle serait de 33 % pour le cancer du sein et de 98 % pour le cancer de l’ovaire. Quant à la spécificité du test, elle serait supérieure à 99%.
A cet effet, Nickolas Papadopoulos, auteur principal de l’étude et oncologue à l’Université Johns Hopkins explique « L’utilisation d’une combinaison de biomarqueurs sanguins sélectionnés pour la détection précoce des cancers peut potentiellement changer la façon dont nous dépistons le cancer, et elle repose sur la même logique d’utilisation de combinaisons de médicaments pour traiter les cancers ». Dépister un plus grand nombre de cancer, en moins de temps pourrait donc améliorer sensiblement la prise en charge de la maladie.
Autre bonne nouvelle, le coût de la réalisation du test CancerSEEK semble raisonnable, ne dépassant pas les 500 dollars américains.
Si l’efficacité de ce test est confirmé par d’autres études et sa commercialisation possible , peut-on espérer qu’il puisse être un jour accessible dans les hôpitaux du monde entier ?