Le parti Attayar a proposé, dans un communiqué rendu public aujourd’hui, 31 janvier d’instaurer une panoplie de mesures garantissant la sécurité des journalistes et des sanctions à l’encontre de ceux qui veulent entraver le bon déroulement du travail journalistique sur terrain. Ce communiqué a été publié suite à la dernière déclaration du ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, qui a révélé que les services du ministère ont intercepté une communication téléphonique entre des protestataires et un journaliste et d’autres incidents.
Attayar appelle le ministère public à traduire devant la justice, en vertu du décret 115 de l’année 2011, toute personne qui agresse un journaliste sur terrain.
Le signataire du communiqué Ghazi Chaouachi a condamné fermement les propos du ministre de l’Intérieur à l’encontre des bloggeurs fustigeant également ces derniers qui sont tenus « de ne pas publier de fausses informations», précise le communiqué. Continuant dans la même logique, le parti revendique que les services de la presse de la présidence du gouvernement ne soumettent plus le droit de filmer à autorisation, une pratique peu digne de la révolution.
Attayar a également interpellé la HAICA « afin qu’elle impose le respect de la loi, notamment en ce qui concerne les cahiers des charges (financement et contenu) ». S’adressant aux entreprises économiques, le bureau politique d’Attayar les a appelées à promouvoir leurs produits sans s’immiscer dans les lignes éditoriales des supports médiatiques.
Il est à rappeler que la scène médiatique connaît actuellement une tension sans précédent : en effet, un membre du syndicat sécuritaire a incité à la haine et au viol contre les journalistes sur les réseaux sociaux. De plus, le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem, lors de ses récentes déclarations, qui, après avoir affirmé que les blogueurs devront désormais répondre de leurs actes devant la loi en cas de divulgation de fausses informations, a jeté de l’huile sur le feu en annonçant que les services du ministère ont intercepté une communication téléphonique entre un journaliste et des protestataires. De là à conclure que tous les journalistes ont été mis sur écoute, il n’y a qu’un pas que des malintentionnés ont vite franchi.
De son côté, le parti politique Albadil Ettounsi a exprimé ses craintes contre les pressions subies par un certain nombre de journalistes récemment. Pour le parti présidé par Mehdi Jomâa, il s’agit de contraintes et de pressions subies par les journalistes qui n’ont rien à voir avec la liberté de la presse.
Zied Dabbar, membre du SNJT, a souligné que le contexte actuel qu’endurent les journalistes est des plus dangereux. Il a déclaré: « Cela a commencé avec la proposition du projet de loi relatif à la protection des forces sécuritaires, sans oublier les pressions subies sur les médias et les journalistes, qui ont dépassé l’étape de la pression, à savoir les agressions orchestrées. Aujourd’hui, on est arrivé à 13 agressions et qui ont touché finalement 20 journalistes entre ceux qui sont tabassés, arrêtés ou interdits d’exercer leur profession« .
M. Dabbar a conclu : « Compte tenu de ce contexte, on a vraiment intérêt de bouger, nous demandons à la classe politique, aux trois présidences d’assumer leurs responsabilités envers les journalistes et la liberté d’expression. Dans un contexte de transition démocratique, on peut basculer d’une démocratie vers une dictature« .
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