L’Institut Tunisiens des Etudes Stratégiques (ITES) a organisé ce mercredi une conférence sur « la dépréciation du dinar tunisien : causes et conséquences ».
Il ressort de cette conférence qu’en l’espace de quatre ans, le dinar tunisien a perdu 49% de sa valeur face au Dollar pour s’échanger en ce début de l’année 2018 à 2.40 dollars américains (le cours au 26 janvier 2018) soit l’un des plus bas niveaux historiques face à la devise américaine.
Une année auparavant en janvier 2017, le dinar tunisien était à 2,30 dollars américains (le cours au 26 janvier 2017), autrement dit une chute vertigineuse qui se poursuit d’une année à une autre depuis 2011 et qui impacte négativement les équilibres macroéconomiques de la Tunisie.
Concernant l’euro, au début du mois de janvier 2018 la valeur du dinar tunisien (TND) continue à se déprécier par rapport à l’euro, avec un cours moyen sur le marché interbancaire à 2,72 en 2017, contre 2,15 dinars en 2013 et 1,95 dinar 2011 (près de 39% depuis). Le TND continue aussi à se déprécier par rapport au dollar US, avec un cours moyen sur le marché interbancaire à 2,41 en 2017, contre 1,62 dinar en 2013 et 1,40 en 2011.
Il est clair ainsi que les cours de change du dinar tunisien par rapport à l’euro et au dollar ont décroché au dessus de barres symboliques à plus de 2,4 vis-à-vis de l’euro et à plus de 2,1 vis-à-vis du dollar, soit les plus hauts niveaux historiques enregistrés depuis des décennies.
Cette suite de dépréciation du dinar obéit à des facteurs internes et externes, voire même exogènes, et dicte une prise de conscience immédiate au vu de l’ampleur des impacts et des solutions à envisager.
Le contexte d’instabilité socio-politique, le creusement du déficit commercial, le difficultés de mobilisation de ressources financières externes, la baisse des investissements et le recours à l’endettement extérieur sont les principales causes internes de la dépréciation du dinar.
S’agissant des causes externes, on note la récession dans la zone euro qui s’est apprécié ces derniers temps en réponse à la crise de la dette souveraine dans la zone euro et la mise en place conséquente du Fonds européen de stabilisation financière et le vote du Brexit par la Grande Bretagne. Les impacts négatifs de la dépréciation du dinar seront plus perceptibles sur le budget de l’Etat, le déficit budgétaire et les réserves de changes, au niveau du renchérissement en TND du service de la dette extérieure.
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