Kaïs Allani,président du laboratoire socio-économique Afek Tounes, est revenu sur la commission qui verra le jour suite à la troisième réunion des signataires de l’accord de Carthage, dont la mission est d’établir les prochaines priorités du gouvernement et suite à laquelle le remaniement ministériel pourrait s’effectuer.
Le coordinateur du laboratoire socio-économique d’Afek Tounes a rappelé que la Tunisie a eu huit gouvernements depuis 2011. Pour lui, c’est un nombre pléthorique de gouvernements et de ministres dans un laps de temps « . Les résultats n’ont pas changé pour autant » fait-il remarquer.
« Un ministre quand il est nommé à la tête d’un ministère, il lui faut entre cinq et huit mois pour maîtriser les dossiers. Dès qu’il commence à réfléchir sur la manière de mettre en pratique son programme, il se trouve face à un remaniement ministériel », explique-t-il.
Le changement d’un ministre coûte très cher et fait perdre l’opportunité d’opérer un réel changement politique. C’est ce qui explique en partie, pourquoi les choses n’avancent pas et qu’il n’y a pas d’amélioration de la situation.
« Le problème réel est que celui qui est à la tête du gouvernement doit disposer de toutes les possibilités et les opportunités pour exécuter et faire appliquer son programme. Il doit bénéficier du soutien de tous les partis faisant partie du gouvernement de l’Union nationale », indique-t-il. Kaïs Allani considère qu’il faut en finir avec les commissions et se lancer dans les grandes réformes, les vrais changement et orienter le pays vers une Tunisie nouvelle.
Répondant à une question qui porte sur l’impact du remaniement ministériel sur les élections municipales et sur la sortie sur les marchés internationaux prévue pour le mois de mai, Kais Allani a indiqué qu’un remaniement ministériel pourrait perturber le déroulement des élections municipales et ne constitue pas un bon signal. De même, un prochain remaniement ministériel pourrait impacter la prochaine sortie sur les marchés internationaux prévu pour le mois de mai. La situation pourrait empirer si l’une des agences de notation publie un rapport défavorable à la Tunisie pour cause d’instabilité politique.
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