Ahmed El Karm, président de l’Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Établissements Financiers (APTBEF), a affirmé lors de son passage sur les ondes radiophoniques, aujourdhui 16 mars, qu’il fallait changer le régime politique en Tunisie afin de garantir une meilleure efficacité économique.
Le président de l’APTBEF a appelé à ce que la prochaine réunion des signataires de l’Accord de Carthage aboutisse à une initiative pour changer le régime politique. Pour lui, le régime politique actuel est inefficace aux niveaux social et économique. Le nouveau régime politique, qu’il souhaite présidentiel, doit conserver les acquis de la liberté et de la démocratie et apporter plus d’efficacité en matière économique, d’après lui.
M. El Karm a affirmé que les priorités sont la lutte contre la pauvreté, contre la marginalisation, contre le chômage et l’équilibre entre les régions. Ahmed El Karm a regretté que le peuple tunisien se soit de plus en plus appauvri. D’après lui, le revenu du Tunisien a connu une régression de 20% par rapport à 2010. Il affirme que la classe moyenne, qui est la colonne vertébrale de la société tunisienne, qui en garantit l’essor et la croissance, est sur la voie de la disparition. Pour toutes ces raisons, il affirme qu’il n’est pas possible de rester insensible à cette situation.
Pour Ahmed El Karm, il s’agit de comment renouer avec la croissance. La croissance est intimement liée à la reprise de l’investissement, cependant la reprise de l’investissement dépend de la confiance des investisseurs dans le climat des affaires et «malheureusement, cette confiance est quasi inexistante», lance-t-il.
L’intervenant a indiqué que «nous n’avons pas avancé au niveau des réformes prévues, à savoir la réforme fiscale, la réforme financière, celle des caisses sociales, de l’enseignement, de la santé, etc.». A cela s’ajoute l’inflation dont les répercussions ont été douloureuses pour la Tunisie, car «elle a atteint un niveau record depuis 25 ans», rappelle-t-il.
Pour Ahmed El Karm, l’investisseur a besoin de stabilité afin qu’il puisse mener à bien ses projets. Par conséquent, des mesures douloureuses mais efficaces s’imposent, car «on ne peut pas continuer à revoir à la hausse les impôts et les taxes afin de combler les déficits». Évoquant le sujet de la Caisse de compensation, il a plaidé pour plus de ciblage de la compensation. L’agriculture, les Tic, le textile et le câblage sont des secteurs d’activités qui doivent être réhabilités. Au niveau de l’énergie, le président de l’Association a recommandé de revoir les lois qui régissent l’exploitation de l’énergie solaire et rationaliser la consommation de l’électricité.
Revenant sur la privatisation, Ahmed El Karm a rappelé que certains avancent que la privatisation est une ligne rouge. «La non privatisation est la ligne rouge!» dit-il. Pour lui, il n’est pas possible que l’Etat continue d’utiliser l’argent du contribuable pour soutenir des entreprises publiques déficitaires?
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