Connaître le corps humain dans ses plus petits détails, ainsi que les mécanismes qui régissent son fonctionnement sont les meilleurs moyens de trouver de nouveaux traitements. Ainsi la médecine a connu toutes sortes de découvertes jusqu’à très récemment: celle d’un nouvel organe et d’ailleurs le plus grand jamais connu: l’interstitium.
Des disciplines telles que l’anatomie et l’histologie ont permis d’étudier une grande partie de l’organisme humain, seulement certaines zones du corps humain et certains «compartiments» anatomiques n’ont pas fait l’objet de nombreux travaux de recherche et n’ont pas révélé tous leurs secrets.
Par ailleurs, grâce au développement des technologies de pointe, le domaine de la recherche médicale a introduit la microscopie in vivo, qui offre la possibilité d’identifier de nouvelles structures anatomiques fonctionnellement pertinentes chez l’homme. Ainsi, par le biais de cette technologie, des vaisseaux lymphatiques que l’on croyait absents dans le cerveau y ont été découverts.
Dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports, des chercheurs de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York, Etats-Unis) et des universités américaines de New York et de Pennsylvanie ont rapporté la découverte d’un 80ème organe.
Connu, mais jamais considéré comme un organe à part entière, l’interstitium s’étend partout dans l’organisme et intervient dans toutes sortes de processus biologiques et pathologiques. Considéré autrefois comme un simple espace de circulation du liquide interstitiel, l’interstitium s’est révélé être un espace cohérent, un ensemble interconnecté, constitué d’un réseau dense de cellules, au sein duquel circule du liquide. L’organe en question est impliqué dans toutes sortes de mécanismes biologiques, à savoir la protection des organes et l’absorption des chocs, la formation de la lymphe , les processus inflammatoires, ainsi que la propagation des cancers.
Afin d’illustrer l’importance de cet organe, Neil D. Theise, professeur au Département de pathologie à NYU Langone Health, un des principaux auteurs de l’étude, décrit cette seule et même entité: «Je pense que c’est plus grand que la peau. La peau, qui représente environ 16% de votre masse corporelle, est considérée comme votre plus grand organe. En ce qui concerne l’interstitium, mon estimation est qu’il représente 20% du volume du corps, ce qui équivaut à environ 10 litres chez un jeune adulte.»
«Cette découverte a le potentiel de conduire des progrès spectaculaires en médecine, y compris la possibilité que l’échantillonnage direct du liquide interstitiel puisse devenir un outil de diagnostic puissant», poursuit-il.
Si cette découverte ouvre la voie à de nouvelles méthodes de diagnostic et de traitement, il n’est pas sûr qu’elle soit acceptée par la majorité de la communauté médicale. Il est cependant certain qu’on n’est jamais au bout de ses surprises en matière de recherche médicale.