Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) Noureddine Taboubi est revenu sur les atouts et les défaillances du tissu industriel tunisien, lors de son intervention, dans le cadre de la Conférence nationale organisée aujourd’hui sur « L’industrie et les PME : garantie du développement économique ».
Le secrétaire général de l’UGTT a affirmé que la Tunisie a choisi après les années 70 et l’échec de l’expérience des coopératives, un modèle économique orienté vers l’industrie et l’exportation appuyé par une politique d’incitation. Le secteur industriel tunisien est divisé en deux parties : le premier est totalement exportateur et bénéficie de plusieurs incitations fiscales et financières et le deuxième secteur est orienté vers le besoin local et n’est pas innovant, n’a pas de valeur ajoutée et subit une dépendance technologique. De même, il n’est pas en mesure de fournir des produits pour l’exportation, explique-t-il.
Pour lui, la révolution du 14 janvier 2011 a prouvé l’échec du modèle de développement actuel. « Voici que le contrat social est venu deux ans après la révolution. Les trois signataires du contrat social ont exprimé leur volonté d’instaurer un nouveau modèle de développement qui soit le fruit d’un travail collaboratif, capable de créer de la valeur ajoutée et une économie forte, inclusive et créatrice de plus d’opportunités d’emplois décents. »
M. Taboubi considère que le secteur industriel a atteint une phase de maturité. Se référant aux chiffres de l’Institut national de la statistique, il a déclaré que le tissu industriel est composé de 5426 entreprises qui emploient dix personnes, voire plus. Parmi ces entreprises 2373 sont totalement exportatrices. 90% des entreprises sont des PME. Dans ce contexte, il a affirmé que les PME contribuent à l’effort de lutte contre le chômage et à la lutte contre l’exode rural. De même, les PME soutiennent les grandes entreprises en assurant la distribution de leurs produits d’une part et en leur fournissant les produits semi-finis et assurer leur service après-vente d’autre part.
Malgré le rôle assuré par les PME, leurs problèmes demeurent nombreux, regrette Taboubi, notamment la difficulté d’accès au financement, la bureaucratie et la corruption. A cela s’ajoute la rude concurrence sur l’échelle internationale et l’inadéquation entre la qualité de la main-d’œuvre et les besoins des PME.
Le secrétaire général de l’UGTT a plaidé pour la réhabilitation des PME tunisiennes et pour une meilleure qualité des produits. A cet égard, il a recommandé plus de respect pour les conditions de l’emploi décent, de booster le système de formation professionnelle et la rationalisation du recrutement. Le secrétaire général de l’UGTT a déclaré qu’il faut revoir le Code d’investissement et associer les incitations aux résultats réalisés par les entreprises dans le domaine de l’emploi et de l’exportation, la création de la valeur ajoutée et la contribution au développement régional.
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