Le climat de haine envers les journalistes s’accentue de plus en plus, en témoigne le rapport annuel de l’ONG internationale Reporters sans frontières (RSF), qui a enregistré la situation des journalistes dans 180 pays. L’ONG y affirme que de plus en plus de chefs d’Etat démocratiquement élus voient la presse non plus comme un fondement essentiel de la démocratie, mais comme un adversaire contre lequel ils affichent ouvertement leur aversion.
Comme chaque année, Reporters sans frontières (RSF) dresse un classement mondial de la liberté de la presse. En 2017, selon l’ONG, 21 pays ont été placés en situation «très grave». Mais cette année en 2018, il y a ce qu’on appelle un niveau record qui inquiète, car la liberté de la presse est en recul en Europe. Mais la question concerne aussi les pays du Maghreb.
Pour la Tunisie, des motifs d’inquiétude persistent, rappelle de nouveau RSF. La Tunisie se positionne au 97 ème rang au classement mondial (même classement en 2017). Quelles en sont les principales causes? Toujours selon l’ONG, « la transition démocratique toujours en cours en Tunisie ne garantit pas encore une pleine liberté de l’information. En 2017, les organisations de la société civile tunisienne et les ONG internationales ont exprimé leurs inquiétudes quant aux lenteurs et aux manquements qui marquent l’élaboration du nouveau cadre légal relatif au secteur médiatique ».
Quant aux pressions exercées sur les journalistes, elles perdurent. « Ainsi plusieurs cas d’interpellations de journalistes, notamment de correspondants de médias étrangers ont été recensés lors des mouvements sociaux qui ont marqué la fin de l’année 2017 ». Par contre, le Maroc et l’Algérie, ont chacun régressé de deux points avec respectivement le 135ème rang pour le Maroc (133 en 2017) et pour l’Algérie la 136ème place (134 en 2017).
Rappelons que depuis le début de l’année en 2018, la Tunisie a connu une série de mouvements de protestation dans l’ensemble du territoire tunisien, des correspondants étrangers basés en Tunisie ont témoigné des pressions subies, lors de la couverture de manifestations de rue.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Reporters sans frontières (RSF) et le Club des correspondants étrangers en Afrique du Nord (NAFCC) se sont mobilisés et ont dénoncé ces agissements.