Le taux de participation taraude bien les esprits. Choses vues et entendues dans une école d’El Menzah 6 et dans une partie de ses alentours. Reportage.
Dimanche, 6 mai 2018. Il est 10 heures, lorsque Abdelmajid B. pénètre dans la cours de cette école primaire de la rue Billel d’El Menzah 6. Il s’attarde un peu devant un jeune venu l’aider à retrouver le numéro de son bureau de vote. «Il faut répéter le message», lui indique la personne venu l’aider. «Car, ça ne marche pas du premier coup», lui indique un de ses voisins, tout juste sorti du vote.
C’est le bureau numéro 2. «Le message est enfin arrivé sur mon smartphone», sourit Abdelmajid qui va de ce pas vers sa destination. Deux personnes attendent devant la porte. «Mais où sont les Tunisiens? Ils dorment peut-être encore?», s’interroge-t-il.
Dans la salle de classe qui sert de bureau numéro 2, deux jeunes accueillent les votants. Une fois le contrôle opéré, le votant signe un grand registre et se dirige vers l’isoloir : une simple table avec posé dessus un large carton aux couleurs des municipales de 2018.
S’il est une idée qui taraude bien les esprits c’est celle du taux de participation dans cette élection. «Observez bien l’école, il n’y pas grand monde», soupire Mongia D. qui pense que le taux d’abstention pourrait marquer les municipales de 2018.
«Votes pour qui tu veux, mais votes, car, ta voix compte»
Ce qui n’est pas l’avis de Mounir R. qui estime qu’il est encore trop tôt pour le dire. «Je pense que les gens viendront voter plus tard», assure-t-il. Pour ce fonctionnaire des finances, il y a fort à parier que les citoyens vont d’abord vaquer à leurs occupations dominicales ».
Quelques mètres plus loin dans un coin fleuri du siège de l’association, l’Organisation de l’Education et de la famille (OTEF), à la rue du Lycée, une mère tente de convaincre son fils, étudiant en commerce, d’aller voter.
«Votes pour qui tu veux, mais votes, car, ta voix compte», lance Aïda, retraitée. Atermoiements du fils qui hésite: «Je ne sais pas si je vais le faire», répond Issam qui boit son café. «Cela servira-t-il vraiment à quelque chose?», ajoute-t-il.
«Tu as tort», lui lance de nouveau Aïda. «Je vais voir plus tard. Pour l’heure, j’ai prévu d’aller réviser avec un ami. Les examens sont dans une semaine», déclare Issam, qui s’empresse de saisir son sac à dos qui lui sert de fourre-tout.