Le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a affirmé à la fin de la semaine écoulée que le ministère envisage de dévoiler prochainement une liste noire des médecins qui se permettent de donner des certificats médicaux de complaisance aux enseignants et aux élèves. Une déclaration qui n’a pas plu au Conseil national de l’Ordre des médecins de Tunisie (CNOM), qui n’a pas manqué de répondre dans un communiqué, rendu public aujourd’hui, 14 mai.
«Il n’est pas question de faire une liste noire des médecins suspectés de donner des certificats médicaux de complaisance», c’est ainsi que le CNOM a titré sa réponse, en guise de refus au dévoilement de cette liste. Dans le même contexte, le CNOM a affirmé que mener une enquête sur les infractions commises par des médecins est la prérogative exclusive du CNOM, conformément à l’article 27 de la loi qui régit la profession de la médecine. De même, le CNOM a rappelé qu’il est de son devoir de défendre ses adhérents et l’indépendance de la profession.
Par ailleurs, le CNOM note qu’en 2016, il a répondu favorablement à la demande du ministère de l’Education et a ouvert plusieurs dossiers relatifs à ce sujet, suite à une correspondance de la part du ministère. De même le CNOM affirme avoir sanctionné 51 médecins : certains ont été radiés du tableau de l’Ordre des médecins et d’autres ont été interpellés.
Pour rappel, le ministre de l’Education a indiqué que 6000 certificats médicaux de longue durée ont été délivrés par des médecins aux enseignants. 90% de ces médecins sont des psychiatres précise le ministre. Le ministre a indiqué qu’il comprend parfaitement qu’il s’agit d’une maladie de longue durée, mais qu’il n’est pas possible que le patient dans ce cas de figure bénéficie d’un salaire provenant du ministère de l’Education alors qu’il n’est pas actif. Pour rappel, le CNOM tiendra prochainement un séminaire en partenariat avec le ministère de l’Education qui porte sur les certificats de complaisance, afin de trouver les solutions convenables pour lutter contre ce phénomène.