Ayant vécu sept années de transition démocratique et suite aux élection municipales, il est grand temps de tenter de comprendre le comportement électoral des Tunisiens et leurs attitudes vis-à-vis des partis politiques et des mouvements politiques qui traversent notre pays. En sociologie, on considère qu' »il n’y a pas de sociétés sous-développées, mais des sociétés sous-analysées ».
Tel est le thème des Rencontres de Tunis qui se veulent être un espace de dialogue ouvert, portant cette fois-ci sur la «Sociologie électorale en Tunisie», où il est question de mettre la lumière sur la société politique, en se focalisant sur les comportements électoraux. Une étude par sondage réalisée par Konrad Adenauer Stiftung et Sigma Conseil a distingué les individus en fonction de leur sexe, age, catégorie socio-professionnelle, région, relations au religieux, à l’Etat et aux institutions.
Il est en effet important d’analyser ces rapports de force politiques lors des différents scrutins ou encore l’analyse des intentions de vote aux élections, de connaître les motivations et de cerner les freins d’ordre sociologique et culturel qui inciteraient ou non à voter pour telle ou telle formation politique.
La première question a porté sur la citoyenneté: « Principalement sommes-nous: citoyens tunisiens, citoyens de notre région, musulmans, arabes, africains ou autres? »46% des sondés répondent qu’ils sont musulmans en 2018, contre 37% en 2015. Et seuls 41% des sondés estiment qu’ils sont des Tunisiens contre 51% en 2015 et 11% sont autres.
Evoquant le sentiment de fierté lorsque la Tunisie excelle dans les compétitions internationales, en tout, 97.6% des sondés sont fiers lorsque la Tunisie excelle à l’échelle internationale et 2.3% des intervenants ne sont pas de cet avis.
Quant à la fierté d’être un citoyen tunisien plutôt que d’avoir une autre nationalité? 85.5% des Tunisiens sont fiers de leur appartenance à la citoyenneté tunisienne et 14.2% ne le sont pas.
La priorité des priorités des Tunisiens
Selon les Tunisiens les priorités des priorités sur laquelle le gouvernement doit agir immédiatement sont:
- L’amélioration des conditions de vie et du pouvoir d’achat (17.2%);
- La lutte contre la corruption (16.2%);
- L’amélioration de l’économie (15.6%);
- La réforme de l’éducation (13.4%);
- La création d’emploi et la réduction du chômage (13.4%);
- La lutte contre le terrorisme (10.9%);
- Le développement régional et les investissements (4.5%);
- L’établissement de la sécurité (3.8%);
- L’amélioration du secteur de santé (2.7%);
- L’amélioration des infrastructures (1.8%).
Quant aux principaux sujets d’ordre public qui comptent pour les Tunisiens, le domaine économique arrive en premier lieu avec 43%, suivi du domaine social 28%, la religion 22%, le domaine politique 6% .
Alors que sur le plan politique, il est important de séparer la religion de la politique. 61.9% des Tunisiens sont pour la séparation contre 34.7% qui s’opposent à cette séparation.
Enfin le volet des élections municipales, notamment dans la répartition des votes lors des élections: Hassen Zargouni, directeur de Sigma Conseil a rappelé que 32% des Tunisiens ont voté pour les indépendants qui arrivent au premier rang, suivi du mouvement Ennahdha avec 29%, 21% pour Nidaa Tounes, le Courant démocrate obtient 4% et 4% aussi pour le Front populaire et enfin 11% pour les autres.